Pour la deuxième fois en moins de trois mois, Barbara Butch se retrouve dans l’œil du cyclone numérique. La figure emblématique des nuits parisiennes, fraîchement nommée directrice artistique de Nuit Blanche 2026, essuie depuis quarante-huit heures une nouvelle salve de messages homophobes et grossophobes sur les réseaux sociaux.
Face à cette énième campagne de haine, la Ville de Paris a dégainé ce lundi 6 octobre. Un signalement a été transmis au Procureur de la République, sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale. Les faits visés ? « Injures publiques à caractère discriminatoire et harcèlement moral commis via des services de communication en ligne », indique la Ville de Paris dans son communiqué publié dans l’après-midi.
Barbara Butch avait déjà payé le prix fort de sa notoriété après sa performance remarquée lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Mixant sur une passerelle au-dessus de la Seine, entourée de drag-queens dans le tableau « Festivités », son apparition lui avait valu une première vague de cyberharcèlement à base de menaces de mort, insultes antisémites et messages de torture.
Six hommes avaient été mis en examen, le parquet ayant dénoncé des « violences numériques massives » causant une « altération de la santé » de l’artiste. Des peines de prison avaient été requises contre les harceleurs. « Je ne me tairai pas face à cette haine », avait alors déclaré la DJ, promettant de poursuivre « toute personne cherchant à l’intimider ».
Promesse d’accompagnement
L’artiste venait tout juste d’être choisie par Anne Hidalgo pour orchestrer la 25e édition de Nuit Blanche, prévue le 6 juin 2026. Une nomination qui a eu pour effet de raviver les passions haineuses. « Je veux apporter tout mon soutien à Barbara Butch, victime d’une nouvelle campagne de cyberharcèlement nauséabonde », a réagi la maire de Paris. « Barbara Butch, c’est Paris. L’édition 2026 sera belle, joyeuse et généreuse, n’en déplaise aux sexistes, lesbophobes, grossophobes et antisémites qui haïssent notre ville. »
Ce soutien municipal s’inscrit dans la continuité des actions menées après les JO. Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies olympiques, avait lui aussi été victime de cyberharcèlement. Sept personnes avaient écopé d’amendes et de peines avec sursis pour leurs messages haineux.
La Capitale promet d’accompagner Barbara Butch « dans toutes les démarches judiciaires » contre ses harceleurs, rappelant son combat « sans faille contre tout type de discrimination ».