À Gaza, les femmes subissent le lourd tribut de l’impossible accès aux dispositifs d’hygiène les plus primaires.

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Publié le 07/10/2025 08:01

Mis à jour le 07/10/2025 08:32

Temps de lecture : 2min

Une femme marche en direction de Nuseirat, mardi 9 septembre, après l'ordre d'évacuation de Gaza lancé par l'armée israélienne. (EYAD BABA / AFP)

Une femme marche en direction de Nuseirat, mardi 9 septembre, après l’ordre d’évacuation de Gaza lancé par l’armée israélienne. (EYAD BABA / AFP)

Deux ans de guerre à Gaza. Le 7 octobre 2023, plusieurs attaques menées par des commandos du Hamas en Israël ont fait au moins 1 200 morts en Israël, dont une majorité de civils. Plus de 66 000 Palestiniens, dont près de 20 000 enfants, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, selon les données les plus récentes du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.

Ces deux dernières années ont été marquées par des déplacements à répétition pour les habitants de l’enclave palestinienne qui, pour certains, disent ne plus savoir où aller. Alors que ce territoire palestinien manque de tout, le lourd et silencieux tribut payé par les femmes a attiré l’attention d’une infirmière australienne de retour de Gaza.

Accès aux toilettes, règles, accouchements… Après deux mois passés à Gaza, cet été, Kirsty Blacka raconte le calvaire des femmes de Gaza. « Les femmes souffrent d’une indignité supplémentaire. Maintenant, comme tout le monde vit malheureusement sous des tentes, quand une femme a ses règles, tout le monde autour est au courant. Elles ne peuvent pas laver, à l’abri des regards, les tissus et les chiffons qu’elles utilisent comme protections. »

Les serviettes hygiéniques sont difficilement trouvables à Gaza et souvent hors de prix. Kirsty Blacka a réussi à faire entrer quelques protections réutilisables. Une goutte d’eau dans un océan de besoins.

« Les femmes comme les enfants ou les personnes handicapées doivent utiliser des sacs poubelles en guise de couches. »

Kirsty Blacka

à franceinfo

L’infirmière alerte également sur les cas « de femmes avec des infections utérines à cause de ce qu’elles utilisent à la place des serviettes ». « La plupart des femmes ont du mal à allaiter également à cause de la malnutrition. Elles ne peuvent pas nourrir leurs bébés. Elles dépendent donc du lait maternisé qui est aussi interdit d’entrée à Gaza. Encore une fois, la situation est extrême sur place. Elle cause un niveau d’indignité pour les gens qui est absolument effroyable », prévient la soignante australienne.

Des témoins sur place rapportent que certaines femmes s’hydratent le moins possible désormais pour éviter d’avoir à faire longuement la queue pour accéder à des toilettes, dépourvues désormais de l’hygiène la plus élémentaire.