Une fermeture qui n’était pas effective hier (6 octobre). Une décision suspendue puisque l’imam de cette mosquée a annoncé le dépôt d’une procédure en référé devant le TA de Marseille.
Hier, le préfet des Bouches-du-Rhône a ordonné la fermeture de la mosquée des Bleuets. C’est de nouveau l’imam du lieu de culte, situé dans le 13ème arrondissement de Marseille, qui est mis en cause.
Le 25 septembre dernier, le préfet Georges-François Leclerc estimait que, malgré sa condamnation pour « apologie du terrorisme » en juin dernier, l’imam Ismaïl, de son vrai nom Smaïn Bendjilali, continuait de « proférer des propos qui sont des incitations à la haine et à la violence ».
L’imam dément
« Cette décision repose sur des accusations graves et fausses me visant personnellement : on m’accuse « d’apologie du terrorisme » et « d’incitation à la haine ». Je rejette catégoriquement ces accusations », se défendait hier l’imam Ismaïl dans une publication sur X.
Pour rappel, le 30 mai dernier, Smaïn Bendjilali était condamné à six mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende pour « apologie du terrorisme », après avoir qualifié sur ses réseaux sociaux de « légitime défense » l’attaque du Hamas du 7-Octobre contre Israël.
L’imam avait alors fait appel de la décision. A l’époque, il dénonçait « des pressions » politiques. Une conviction qu’il a encore mentionnée hier : « Elles [les accusations le visant, ndlr] sont le fruit d’une lecture tronquée et politisée de propos religieux, détournés de leur sens ».
Mesure disproportionnée ?
Smaïn Bendjilali et son avocat, Rafik Chekkal, ont annoncé leur intention de déposer une procédure en référé, aujourd’hui (7 octobre), devant le tribunal administratif de Marseille. Ce qui a suspendu la décision de fermeture de la mosquée, le temps de la procédure.
Dans un communiqué publié hier, le Conseil départemental du culte musulman des Bouche-du-Rhône (CDCM-13) fustigeait la décision de fermeture de la mosquée des Bleuets :
« Cette mesure, qui intervient alors que l’imam Ismail, déjà jugé le 30 mai 2025, a interjeté appel d’une condamnation non définitive, apparaît prématurée et disproportionnée ».
Le conseil estimait par ailleurs que cette décision pénalisait, avant tout, les fidèles. Smaïn Bendjilali regrettait également que la communauté pâtisse de cette fermeture et dénonçait une atteinte aux droits :
« Cette fermeture n’est pas seulement une attaque contre moi : c’est une atteinte à la liberté de culte et à la dignité de toute une communauté ».
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