Face au parc de la Navale, et visible des navettes maritimes, une fresque ne passe pas inaperçue. Signée du graffeur Akhine, elle incarne Neptune, dieu romain de la mer, dans une explosion de couleurs et de symboles rappelant l’ancrage local.

« Nous l’avons choisi car nous sommes au bord de la Méditerranée, mais aussi en clin d’œil au programme international d’exploration océanographique du même nom, explique Vincent Rigaud, directeur du centre Ifremer Méditerranée et Atlantique. Ce choix s’inscrit dans une volonté de créer des relations entre l’art, la société et la science. L’idée, avec cette fresque, est de rendre visible les activités maritimes et scientifiques, souvent peu connues du grand public, à travers un vecteur culturel puissant ».

Car si le site est inaccessible au grand public, cette fresque majestueuse, aux couleurs vives, est visible depuis le parc juste en face, et par les touristes, les Seynois et les Toulonnais qui empruntent les navettes maritimes. « C’est en quelque sorte une fenêtre artistique sur un monde scientifique, souvent inaccessible physiquement au public. C’est aussi un élément supplémentaire pour rendre plus agréable le cadre de travail des salariés sur le site ».

Ce projet a été inspiré du Minifest, le festival de Street art qui permet aux artistes de réaliser des fresques sur les murs de la ville.

Akhine, graffeur reconnu, a d’ailleurs été contacté dans le cadre de ce festival. S’il n’a pas été directement attiré par les murs seynois, celui de l’Ifremer a été un véritable coup de cœur. « Le cadre, face à la mer, avec une vue sur toute la rade, m’a immédiatement séduit. J’ai été inspiré », révèle l’artiste.

Clin d’œil et mise en avant de l’environnement local

Pour imaginer son œuvre, le graffeur a visité le site. « Je viens toujours voir le lieu avant de peindre. J’échange avec les gens, j’écoute. Je suis une pièce rapportée, alors je dois respecter ce qui se passe ici. Autour de Neptune, j’ai glissé des clins d’œil à l’environnement ».

On peut ainsi apercevoir Les Deux Frères, ces deux rochers célèbres, à la pointe du cap Sicié et visibles depuis la plage des Sablettes. Le dauphin, emblème d’Ifremer, figure également en bonne place. Akhine détaille : « En cherchant, j’ai découvert que le dauphin est souvent représenté aux côtés de Neptune, comme un compagnon, un protecteur. Ça m’a semblé naturel de le peindre ».

La réalisation de l’œuvre a pris cinq jours complet à l’artiste originaire de la région parisienne. Tout a été réalisé exclusivement à l’aérosol. Pour un résultat plus que réussi, qui ravit la direction de l’institut de recherche, les salariés mais aussi les observateurs qui sauront apprécier cette œuvre, qui se veut être le reflet d’un dialogue entre science et création originale à travers le regard d’un artiste.