Polémique sur les frais de représentation d’Anne Hidalgo, bilan de la mandature socialiste, campagne pour la mairie… En marge d’un conseil de Paris houleux où elle dit être l’objet d’attaques personnelles, Rachida Dati accorde à France 3 Paris Île-de-France une interview exclusive.
L’actu des régions
Chaque jour, un tour d’horizon des principales infos de toutes les régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « L’actu des régions ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Rachida Dati, 59 ans, est candidate déclarée aux municipales à Paris des 15 et 22 mars 2026. La maire du VIIe arrondissement a été investie par les Républicains fin août. Alors que le conseil de Paris se tient jusqu’à jeudi, elle répond coup pour coup aux attaques dont elle fait l’objet notamment sur ses déboires avec la justice.
Deux procédures pèsent sur son avenir politique. La ministre de la Culture démissionnaire doit être jugée à Paris pour corruption et trafic d’influence en septembre 2026, soupçonnée d’avoir indûment perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 d’une filiale de l’alliance Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG et quand elle était eurodéputée. Elle conteste l’ensemble des charges.
L’ex-garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy fait par ailleurs l’objet d’une enquête visant l’éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Elle conteste là encore toute irrégularité.
La dette de Paris
Rachida Dati : Aujourd’hui, on a une explosion de la dette. On a une explosion des finances. Est-ce que vous vous rendez compte que nous allons terminer cette mandature avec 12 milliards d’euros de dette ? Est-ce que vous trouvez que Paris est plus propre ? Non. Est-ce que vous trouvez que Paris est plus sécurisé ? Non. Est-ce que vous trouvez qu’on circule bien, qu’on respire mieux, que les enfants sont mieux pris en charge ?
Les dépenses de fonctionnement sont pléthoriques, les dépenses somptuaires du cabinet de madame Hidalgo, mais aussi sur l’investissement. Est-ce que l’investissement est à la hauteur de cette ville, de la capitale, de la plus belle capitale d’Europe ?
Les leçons de morale de Madame Hidalgo, elle devrait se les adresser. Anne Hidalgo et monsieur Grégoire ont pour seul argument des attaques personnelles. Celles-ci deviennent un bilan, un programme pour eux. Ça en dit long sur leur capacité à gérer cette ville à l’avenir et surtout sur le bilan qui en restera. Parce que quand vous êtes à l’aise avec votre bilan, au contraire, vous profitez d’un conseil de Paris, vous profitez de la presse pour valoriser un bilan et des actions municipales qui ont satisfait les Parisiens.
Les notes de frais
Rachida Dati : Il y a eu des perquisitions dans le bureau de la maire sur les notes de frais, sur des dépenses personnelles faites avec l’argent des Parisiens, notamment quand elle est allée voir sa fille à Tahiti et qu’elle n’est pas allée sur les sites liés aux JO. C’est la première affaire.
Autre affaire : le Tour Triangle, plus de 300 millions d’euros qui ont disparu, c’est ce qu’affirme le rapport de la Chambre régionale des comptes. Où est cet argent ? On s’interroge. Il y a une instruction qui est ouverte entre les mains d’un juge qui a entendu des gens de la mairie de Paris.
Où en sommes-nous de ces procédures qui ont mis en cause madame Hidalgo, qui ont mis en cause Emmanuel Grégoire, qui était en charge, évidemment, de ces aménagements ? Il y a eu des perquisitions à la mairie.
« Je n’ai jamais été mise en cause sur de l’argent public, jamais. Je suis mise en cause dans le cadre d’un contrat, c’est de l’argent privé sur une affaire privée. »
Je suis mise en cause dans le cadre d’un contrat, c’est de l’argent privé sur une affaire privée. Je n’utilise pas l’argent des Parisiens, ni pour des affaires personnelles, ni dans le cadre de mes fonctions, parce que j’estime que quand on gagne bien sa vie, ce n’est pas aux Parisiens, ce n’est pas à la collectivité de payer pour vous. Et j’ajoute, ce qui n’est pas mon cas, les avocats de Mme Hidalgo, les avocats de M. Grégoire sont payés par les Parisiens. Donc c’est honteux. La transparence, elle est nécessaire, parce que c’est l’argent des Parisiens.
La campagne pour la mairie
Rachida Dati : Aujourd’hui, je suis lancée dans une campagne pour la mairie de Paris. Je suis déterminée et je vous donne rendez-vous. Je serai la prochaine maire de Paris. Rien ne m’arrêtera, rien ne m’empêchera. J’ai la force, l’énergie, les équipes et un projet.
J’ai pu prouver, d’ailleurs, aux Français que je sais tenir mes engagements, que je sais porter des réformes difficiles et que je sais aussi changer et améliorer la vie des Français. Je suis totalement déterminée.
Tout le reste, c’est de l’écume et un écran de fumée. madame Hidalgo et Emmanuel Grégoire vont s’épuiser avant moi parce qu’à un moment donné, ils devront rendre des comptes aux Parisiens sur leurs bilans, mais aussi sur leurs projets.
Je le dis aux Parisiens : si vous votez pour eux, vous avez vu l’état de Paris, ce sera bien pire après. Avec moi, ça changera et ça changera tout de suite. Ils peuvent compter sur moi.
Interview d’Abdel Joudi.