Leurs parcours distincts cachent une curiosité commune apparue dès l’enfance. Dans son Ukraine natale, Anna Zhuravlova a développé très tôt une appétence pour la chimie et la physique. Après des études à Kiev, elle a intégré en 2021 un master à l’université de Strasbourg (Unistra) où elle est actuellement doctorante spécialisée dans la chimie des matériaux, plus précisément des nanomatériaux.

Petite, la Vauclusienne Coline Portet cherchait déjà « à comprendre la réalité humaine » ; elle a commencé par observer ses contemporains à travers le dessin, puis, après avoir « testé l’art et le design » s’est lancée dans un master en neurosciences à l’Unistra où elle prépare une thèse sur les mystères de la mémoire et du sommeil.

Leurs trajectoires sont aujourd’hui distinguées par le prix des jeunes talents L’Oréal-Unesco décerné depuis 18 ans par la fondation L’Oréal en partenariat avec l’Académie des sciences et l’Unesco, son objectif étant de « briser le plafond de verre » et d’« inspirer les plus jeunes » dans un monde de la recherche où les femmes ne représentent que 30 % des effectifs. En 2025, 34 doctorantes et post-doctorantes ont été sélectionnées pour leurs travaux de recherches parmi 700 candidates par un jury de l’Académie des sciences.

Maladie d’Alzheimer et protection de la nature

« Mieux comprendre le vivant. » C’est ce qui a poussé Coline Portet à s’intéresser aux mécanismes cérébraux qui permettent de renforcer la mémoire pendant le sommeil. « Je cherche à comprendre comment les choses importantes persistent dans le temps dans le cerveau qui fait un tri entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas », explique la chercheuse du laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives de l’université de Strasbourg CNRS dont les travaux pourraient ouvrir de nouvelles perspectives contre des maladies comme Alzheimer.

Anna Zhuravlova scrute des matériaux extrêmement petits qui ont des comportements particuliers compte tenu de leur taille (de l’ordre du milliardième de mètre). « Je cherche à développer des capteurs capables de détecter des substances chimiques », relève la doctorante du laboratoire de nanochimie de l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires de l’université de Strasbourg CNRS. « Ces capteurs pourraient surveiller et évaluer les polluants chimiques dans l’eau ou l’air, contribuant ainsi à la protection de l’environnement et de la santé. »