Quelques semaines après son départ de la présidence de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère se lance en politique. Il est officiellement aux côtés d’Éric Ciotti, faisant face au maire actuel Christian Estrosi, pour la future élection municipale.

Voici un moment qui marquera sans doute la campagne électorale. Ce lundi 6 octobre, Jean-Pierre Rivère a annoncé rejoindre la liste UDR-RN portée par Éric Ciotti. Et pas pour y jouer un petit rôle, car face au parterre de journalistes devant lui, il a assuré qu’en cas de victoire le 22 mars 2022, « il deviendrait le premier adjoint ».

VIDÉO. Jean-Pierre Rivère répond aux attaques du maire de Nice Christian Estrosi qui l’accuse d’avoir rallé Éric Ciotti « pour faire de l’argent »

Un véritable coup de tonnerre au milieu de l’actualité politique, puisqu’il y a peu, l’homme de 68 ans était encore président de l’OGC Nice. Mais avant de devenir l’un des éléments moteurs du club azuréen, c’est comme entrepreneur que s’est fait connaître le natif du Gers.

La réussite de son entreprise 

Arrivé dans la Baie des Anges à 10 ans, il fonde juste avant le cap de la trentaine la société Iselection. Une entreprise immobilière dont l’objectif est de sélectionner des programmes neufs auprès de promoteurs afin de les commercialiser. Une décennie plus tard, sa création réalise des chiffres d’affaires de plusieurs millions d’euros. 

En 2005, la Caisse d’épargne entre au capital pour un peu plus d’un tiers des parts. Deux ans après, c’est autour du géant de la filière immobilière, Nexity, de prendre le relai jusqu’à détenir 80 % du capital d’Iselection au début de l’année 2008. C’est à cette époque qu’il se sépare de son affaire. 

Entre 11 et 12 millions d’euros pour racheter le club de Nice

Après cette réussite entrepreneuriale, il s’écoulera un long moment avant que Jean-Pierre Rivère ne se lance dans LA grande aventure qui le fera connaître à Nice. À l’été 2011, il devient l’actionnaire majoritaire du Gym, déboursant pour cela entre 11 et 12 millions d’euros, selon les sources. La formation maralpine est alors en difficulté financière, ce qui rendra les tractations assez rapides pour une opération de cette ampleur.

Depuis, l’OGCN, qui fleurtait avec la relégation en deuxième division, va retrouver les compétitions européennes. Une première fois en 2013-2014 après une 4e place en Ligue 1, puis de manière plus régulière à partir de 2016-2017. Il connaît également un bouleversement majeur, avec le départ du mythique stade du Ray pour l’Allianz Riviera en septembre 2013. 

Entre janvier et août 2019, le (bref) départ

Devenu un président emblématique au niveau national, il cède 80 % du club à des investisseurs chinois et américains en juin 2016. Lui reste le chef à bord, du moins jusqu’au 11 janvier 2019. Ce jour-là, il informe, avec son bras droit Julien Fournier, qu’il quitte la présidence en raison de désaccord avec des actionnaires.

Mais cela ne dure pas très longtemps. En août 2019, après le rachat par le groupe britannique Ineos, il revient à la direction de l’équipe de football, et ce, jusqu’au 20 août 2025. Ce qui représente quatorze saisons à s’occuper de la formation niçoise.

Possible futur « premier adjoint atypique »

Moins de deux mois après la fin de cette aventure, celui qui est aussi connu pour son rôle de médiateur lors de la houleuse réunion entre les patrons de Ligue 1 du 14 juillet dernier, entame une autre vie. Enfin, à l’en croire, il reste « apolitique », ne voulant pas avoir « l’étiquette du RN collé sur le dos. » 

Il se voit davantage comme « un premier adjoint atypique. Je suis là pour m’occuper du développement économique. Et comme des années durant dans mon stade, je m’adresserai aux Niçois de tous les quartiers, de toutes les sensibilités », a-t-il expliqué ce lundi. Un nouveau match attend ainsi Jean-Pierre Rivère, qui affrontera cette fois-ci Christian Estrosi. Un maire qui l’a (déjà) sèchement taclé.