Par
Ivan CAPECCHI
Publié le
4 avr. 2025 à 18h50
Alors que des habitants du quartier Gare dénoncent depuis des années l’insécurité qui y règne, celle-ci semble reculer, d’après ces mêmes personnes.
« Il y a une amélioration très nette depuis le début d’année »
Pour Vincent, membre du collectif des habitants du quartier Gare, « il y a une amélioration très nette depuis janvier/février dernier« . « Ça n’a pas été du jour au lendemain, mais presque », affirme celui qui est mobilisé de longue date sur le sujet.
« Les membres du collectif disent tous la même chose : ‘C’est génial ! On retrouve les rues comme avant le Covid [moment à partir duquel la situation s’était nettement dégradée, d’après les retours de terrain des membres du collectif, NDLR] », poursuit-il.
Moins de squat place Braun
Il cite des exemples concrets. Place Braun, là où il habite, « la police nationale est parvenue à déloger les squatteurs« . Résultat : « C’est le jour et la nuit« , constate Vincent, qui se réjouit de voir à nouveau « des enfants faire de la trottinette et des personnes âgées prendre l’air« .
Autre exemple : un certain nombre de gros bacs à fleurs, qui servaient de planque pour les dealers, ont enfin été retirés, « ce qui a permis de nettoyer un peu certaines zones« .
Vidéos : en ce moment sur ActuUn travail de longue haleine qui porte ses fruits, selon les autorités
Pour Dominique Rodriguez, directeur interdépartemental de la police nationale adjoint, et Cécile Rackette, directrice de cabinet du préfet du Bas-Rhin, ces bons résultats sont l’aboutissement d’un travail de longue haleine sur le secteur.
Un travail qui a consisté à déployer plus de policiers dans le quartier Gare, identifier et traiter en priorité des « points de résistance » (rue du Faubourg-National, place Braun, autour du musée d’art moderne, etc.), améliorer le dialogue avec la Ville et donc avec la police municipale, retirer le mobilier qui posait problème, réaliser des fermetures administratives… Autant de demandes qui avaient été formulées explicitement par les membres du collectif des habitants du quartier Gare dès la fin 2023.
Une baisse de 10 % de la délinquance sur ce secteur sur un an
D’après des données fournies par M. Rodriguez, à l’échelle du quartier Gare, « on a une délinquance générale qui a baissé de 10 % entre 2023 et 2024« . « Sur les deux grands items que sont les atteintes aux biens et les atteintes volontaires à l’intégrité physique, on a une baisse de l’ordre de 5 % pour le premier et 4 % pour le second, sur la même période », détaille-t-il.
Pour Vincent et plusieurs autres membres du collectif, il y a aussi l’action d’un homme en particulier, le commandant Didier Churlet, qui a permis de faire bouger les choses. « Il a insufflé une vraie énergie« , estime-t-il.
Vigilance
Tout ceci étant dit, Vincent reste « vigilant« . D’abord parce que tout n’est pas réglé. Il y a des endroits, comme le Faubourg-National, qui continuent de poser problème, selon l’habitant. De la même façon qu’il reste « une ou deux épiceries qu’on soupçonne fortement de trafic« .
Surtout, Vincent craint que les choses ne redeviennent comme avant, faute d’un effort soutenu sur le long terme. « Le quartier Gare fait partie des trois quartiers désignés comme prioritaires dans le cadre du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité au quotidien signé le 13 janvier dernier. L’idée, pour ce quartier, est d’assainir la situation de façon durable et de se donner les moyens d’y parvenir », fait savoir Cécile Rackette à ce sujet.
Mme Rackette sera d’ailleurs présente lors d’une réunion avec les habitants du quartier, le 11 avril prochain.
Contactée, la Ville de Strasbourg n’a pas donné suite.
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