Pourquoi ces indices nourissent l’hypothèse d’une dissolution imminente

BENOIT TESSIER / AFP

Pourquoi ces indices nourissent l’hypothèse d’une dissolution imminente

POLITIQUE – Si le chef de l’État souhaite appuyer sur le fameux bouton, il ne s’y prendrait pas autrement. Emmanuel Macron a reçu les présidents du Sénat et de l’Assemblée cette après-midi du mardi 7 octobre à l’Élysée, selon les informations de plusieurs médias en fin de journée. Des consultations obligatoires selon l’article 12 de la Constitution, avant de procéder à une dissolution de l’Assemblée nationale.

Rien n’a filtré pour l’heure sur la teneur des discussions qu’a pu avoir Emmanuel Macron avec Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet. L’entourage d’Emmanuel Macron a précisé que ces entretiens avaient été réalisés séparément. Il n’est pas incongru, en soi, de voir le président de la République s’entretenir avec le deuxième et le quatrième personnage de l’État dans le contexte politique actuel – un brin particulier.

Il n’empêche. Ces deux rencontres, dans le calendrier qui nous occupe, viennent nourrir l’hypothèse d’une dissolution imminente. Le locataire de l’Élysée a effectivement donné un délai supplémentaire de quelques heures à Sébastien Lecornu, jusqu’à mercredi soir, pour qu’il trouve une plateforme politique susceptible de garantir une forme de stabilité institutionnelle. Sans quoi, le président « prendra ses responsabilités », selon son entourage.

Est-ce à dire convoquer des élections législatives anticipées ? Et accéder ainsi à la revendication principale du Rassemblement national ? L’option semble tenir la corde pour l’instant, bien plus que la démission du chef de l’État, comme le réclame certains, ou la nomination d’un Premier ministre de gauche, comme le souhaitent d’autres. Selon Le Canard enchaîné, les préfets ont même reçu comme consigne officieuse de se tenir prêts pour de nouvelles législatives les 16 et 23 novembre.

Un coup de bluff de la part d’Emmanuel Macron n’est pas à exclure non plus. Le président, qui n’a toujours pas dévoilé son jeu, pourrait effectivement laisser penser à une dissolution imminente pour contraindre les partis qui n’y sont pas favorables, LR ou le PS, à s’entendre.

Quoi qu’il en soit, si Emmanuel Macron franchit le pas, il aura fait les choses dans les règles, cette fois-ci. On se souvient effectivement que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher n’avaient pas été « consultés » à proprement parler, mais « informés » par le président de la République de son choix de dissoudre l’Assemblée nationale à l’été 2024. Une attitude qui avait chagriné les principaux intéressés. Le président va donc s’éviter ces critiques. Celles-ci seulement.