Publié le

7 octobre 2025

La Semaine de la mode dédiée au prêt-à-porter féminin s’est achevée en beauté, mardi, à Paris, sous un soleil éclatant. Les créateurs, issus de tous les horizons, se sont exercés à revoir le vestiaire féminin d’une manière contemporaine, chacun avec sa propre vision. Deux marques ont notamment marqué cette dernière journée. Le label australien Christopher Esber, qui aime subvertir les codes du vestiaire féminin avec des éléments de tailoring fusionnant silhouettes structurées et drapés fluides, et la marque japonaise CFCL, qui réinterprète les canons féminins à travers un incroyable travail sur la maille.

Voir le défiléChristopher Esber, printemps-été 2026Christopher Esber, printemps-été 2026 – ©Launchmetrics/spotlight

Christopher Esber reçoit chez lui, à l’ambassade d’Australie, pour fêter les quinze ans de la marque portant son nom, en dévoilant une collection intéressante, truffée d’idées et avec une véritable recherche sur les matières. Le créateur australien d’origine libanaise s’amuse à détourner les basiques du vestiaire féminin et de la vie de bureau pour les transposer vers les rivages ensoleillés d’une île lointaine.

L’austère manteau marine boutonné jusqu’au cou est brusquement fendu côté jambe gauche jusqu’en haut de la cuisse, comme s’il avait été déchiré. Des pans d’organza flottant viennent se greffer à un pantalon. La jupe droite d’un tailleur classique est munie d’une coulisse à la taille tandis qu’une capuche pousse dans le dos de la veste. Un autre modèle se teint d’un rouge vif et troque la jupe pour un mini short. 

Le vestiaire semble prendre le grand large avec des hoodies colorés portés à même la peau, affichant sur le devant les revers d’une veste classique, associés à des pantalons amples et des ceintures bijoux. Coquillages, boutons, perles, bouts de bois sont insérés dans des mailles pour confectionner hauts et robes dans des matières texturées ou des mosaïques 3D. Des flûteaux en bois sont utilisés comme attaches ou franges dans des tenues drapées. Un tissu élastique ponctué de boutons ou de médaillons prend des allures de serviette de bain enroulée en robe bustier autour du corps.

Lauréat du Grand Prix de l’Andam en 2024, Christopher Esber a fait son entrée officielle au calendrier des présentations en septembre 2023, défilant pour la première fois à Paris un an plus tard. Sa marque de prêt-à-porter féminin, fondée en 2010 à Sydney, est distribuée auprès de 155 revendeurs multimarques, principalement en Europe, en Angleterre, Italie (entre autres chez Antonia) et en France, où il a été commercialisé au Printemps et à La Samaritaine, ainsi qu’aux États-Unis.

Positionnée dans le segment accessible « advanced contemporary », la marque séduit par ses propositions créatives. « C’est important d’avoir son propre point de vue, surtout dans le marché actuel très concurrentiel. Les gens cherchent surtout des pièces spéciales », nous confie-t-il.

Pour le chapitre 11 de CFCL (Clothing For Contemporary Life), la marque qu’il a créée en 2020, le designer japonais Yusuke Takahashi s’inspire des principes de l’Art Concret de Jean Arp avec un vestiaire à la fois beau et raffiné, mais également pratique, très confortable et portable au quotidien.

Le trio de musique expérimentale TLF accompagne le défilé au piano, guitare et violoncelle. Celui-ci se déroule dans un crescendo allant du blanc au noir, en passant de tenues diaphanes à des looks en maille plus consistants. Les courbes arrondies des premières silhouettes d’un vert très pâle, inspirées des céramiques et du travail du verre soufflé, sont enveloppées dans un nylon polyester transparent, dégageant comme une lueur douce. Certains autres ensembles transparents semblent filtrer la lumière.

Des paillettes réfléchissantes s’invitent dans des tuniques impalpables. Des blousons et des pantalons volumineux sont tricotés en coton biologique et teints à la main dans des tons pâles de rose et de gris accentuant cette sensation visuelle et tactile de délicate fragilité. La collection est complétée par des robes trapèze à l’aspect souple et ondulant. Elles sont tricotées en continu, en faisant appel à différents points avec des parties ajourées et des rayures en relief.

Spécialiste de la maille, Yusuke Takahashi, qui est un ancien d’Issey Miyake où il a dirigé pendant sept ans la ligne Men, a à cœur le travail artisanal. Il a développé une technologie de tricotage 3D mêlant la technique traditionnelle à la technologie digitale, où il fait appel à des fils recyclés, poussant à chaque fois un peu plus loin les limites de ses expérimentations.

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