Par
Lucie Fraisse
Publié le
8 oct. 2025 à 6h06
40 000 morts prématurées en France sont directement liées à la qualité de l’air chaque année. C’est donc un enjeu de santé publique primordial. Pour améliorer la qualité de l’air et respecter les valeurs limites réglementaires de polluants, les agglomérations de plus de 250 000 habitants, comme Toulouse, doivent se doter d’un plan de protection de l’atmosphère (PPA), afin de mettre des actions concrètes en place. L’agglomération toulousaine est dotée de ce document depuis 2006. Pourtant, les valeurs réglementaires en émission de dioxyde d’azote sont régulièrement dépassées à proximité des grands axes routiers du territoire. Pour tenter d’améliorer la situation, le PPA a été révisé et va être soumis à une enquête publique, à partir du 16 octobre 2025.
La qualité de l’air s’améliore mais…
Commençons par une bonne nouvelle : la qualité de l’air s’améliore sur Toulouse et son agglomération, et ce, malgré la population qui augmente.
Pour autant, le territoire émet encore trop de polluants par rapport aux seuils réglementaires : les principales émissions viennent des transports (pour le dioxyde d’azote) et du secteur résidentiel (pour les particules fines).
Pas de nouvelles contraintes réglementaires
C’est donc pour tenter de renverser la tendance que le plan de protection de l’atmosphère de l’agglomération toulousaine fait l’objet d’une révision pour la période 2025-2030.
Selon la préfecture de Haute-Garonne, ce PPA révisé « n’apporte pas de nouvelle contrainte réglementaire et concentre les efforts sur des actions d’accompagnement et un engagement volontaire des acteurs locaux pour porter des actions en faveur de la qualité de l’air ».
30 actions listées
Les collectivités territoriales, les acteurs économiques, les associations et les services de l’État ont participé à la révision de ce PPA.
Le plan de protection de l’atmosphère prévoit 30 actions autour de quatre thématiques qui couvrent les principaux enjeux du territoire :
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- transport et mobilité ;
- résidentiel/tertiaire ;
- activités économiques ;
- mesures intersectorielles.
Développer l’usage du vélo, le covoiturage…
Des actions qui seront soutenues par les collectivités, Tisséo, l’État, des associations, l’Ademe… Sur le volet transport, le PPA préconise, par exemple, d’accélérer et faciliter l’usage du vélo, de développer le covoiturage, de favoriser les transports en communs et les mobilités actives, mais aussi de favoriser l’utilisation de carburants alternatifs, réduire les émissions issues du transport de marchandises ou encore réduire les émissions au sol du transport aérien.
… Développer les réseaux de chaleur
Pour le secteur résidentiel, ce sont des mesures en faveur de la diminution des émissions issues des appareils de chauffage au bois peu performants ou encore le développement des réseaux de chaleur qui doivent permettre de changer la donne.
Côté activités économiques, le PPA prévoit des contrôles inopinés des rejets atmosphériques des plus grosses installations émettrices par des laboratoires indépendants ou encore d’accompagner la transition énergétique du secteur agricole.
Pour atteindre les seuils réglementaires actuels
« L’impact de ces actions a été modélisé et montre que le plan de protection de l’atmosphère aura un effet bénéfique pour l’ensemble des polluants ciblés, résume la préfecture de Haute-Garonne. Les actions prévues dans le PPA permettent l’atteinte des valeurs réglementaires actuellement en vigueur. »
Selon la préfecture, les mesures déjà en cours doivent faire baisser l’émission de polluants sur le territoire. Les nouvelles mesures du PPA revisité permettront d’accentuer cette baisse. En 2030, les émissions de dioxyde d’azote devraient ainsi avoir baissé de 46% et les émissions de particules fines (PM2,5) de 38% par exemple. Toulouse et son agglomération seraient alors dans les clous par rapport aux actuels seuils réglementaires.
Un plan « pas assez ambitieux » pour l’Autorité environnementale
Pour l’Autorité environnementale (AE), l’agglomération de Toulouse n’a pas encore pris le problème de la pollution de l’air à bras-le-corps. Le 10 juillet 2025, 10 experts du développement durable ont rendu un avis sur le nouveau plan de protection de l’atmosphère (PPA) .
Dans un rapport de 50 pages, les scientifiques et chercheurs ont pointé un manque d’ambition et de précision dans le projet, pourtant essentiel pour la santé des habitants de l’agglomération.
L’ensemble du dossier d’enquête public du plan de protection de l’atmosphère révisé peut être consulté en ligne. Les observations peuvent être recueillies entre le 16 octobre et le 25 novembre.
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