Publié le
8 oct. 2025 à 5h58
Grand, mince, les cheveux gris coupés courts, vêtu d’une veste de pilote de Formule 1 et d’un jean, le prévenu se tient droit, presque figé, dans le box du tribunal du Mans (Sarthe). Sous son apparence soignée, se cache un homme dont la violence ordinaire a marqué plusieurs vies. Sa compagne, la sœur de celle-ci et leur mère ont vécu sous son emprise de septembre 2024 à septembre 2025, dans la peur, les cris et les humiliations à Lavaré à l’est du Mans (Sarthe).
La présidente du tribunal ne cache pas son étonnement devant la froideur du quinquagénaire. Elle s’adresse à lui d’un ton sec : « Vous tapez sur tout le monde » L’homme reste de marbre.
Une enquête déclenchée par l’hôpital de Saint-Calais face à la maigreur extrême et le mutisme de l’ex-compagne
C’est à l’hôpital de Saint-Calais que tout a commencé. Le personnel médical s’inquiète de la maigreur extrême et du mutisme d’une patiente de 25 ans. Les médecins soupçonnent des maltraitances. L’enquête révèle vite un enchaînement de violences. La jeune femme explique qu’elle était régulièrement frappée, giflée, insultée. Un jour, elle a reçu un coup de massue sur le flanc.
Sa mère, elle aussi victime, raconte les nuits sans sommeil, les cris, les disputes. Elle se souvient d’une scène où son ancien gendre, en pleine rage, traînait sa fille Laura par les cheveux à travers le salon. « C’est quelqu’un de dur, de méchant », dit-elle simplement.
Des nuits entières sur une chaise
Laura, la compagne du prévenu, vivait sous une surveillance constante. Il lisait ses messages, lui interdisait de regarder la télévision, décidait de l’heure à laquelle elle pouvait aller dormir.
Certaines nuits, il l’obligeait à rester assise sur une chaise, sans bouger. Devant le tribunal, il s’explique sans émotion : « Des fois, je n’en voulais pas dans mon lit. »
Une phrase glaçante, prononcée sans remords. Les juges notent également les menaces quotidiennes proférées contre ses victimes : « Je vais te tuer ».
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« Je préfère encore vivre seul avec mon chien »
À la barre, l’homme tente de se justifier : « J’étais le seul à travailler. Et puis, quand je buvais, ça partait », lâche-t-il d’une voix lasse.
Avant de conclure : « Je préfère encore vivre seul avec mon chien que d’avoir des histoires comme ça.
Pour l’avocate des parties civiles, « ces trois femmes vivent dans la peur de le revoir dehors ». Me Marine Flosseau, pour la défense, évoque les « défaillances » du suivi judiciaire, rappelant que les gendarmes étaient déjà intervenus à plusieurs reprises, notamment en novembre 2024, sans suite donnée.
Reconnu coupable, le prévenu a été condamné à 18 mois d’emprisonnement, dont 8 mois assortis d’un sursis probatoire. Le prévenu restera incarcéré pendant dix mois.
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