Publié le
8 oct. 2025 à 7h12
C’est par une circulaire passée inaperçue dans la torpeur de l’été que le gouvernement a acté sa décision : une autoroute va changer de nom dans le département de la Haute-Garonne. Située à l’est de Toulouse, l’A680 n’existera bientôt plus. La vitesse maximale autorisée va également changer sur cet axe en plein chantier. Ce qu’il va se passer.
L’A680 bientôt rebaptisée
Le ministère de l’Aménagement du territoire a en effet modifié une circulaire de 1996 relative à la nomenclature des autoroutes, entérinant ainsi la fin de l’A680 au profit… de l’A69.
La section d’autoroute de l’autoroute A680 élargie d’une longueur d’environ 8 620 mètres, dans le
département de la Haute-Garonne, est renommée A69. Le PR 0+000 de l’A680 devient le PR 0+000 de l’A69.Le ministère de l’Aménagement du territoire
Après « l’élargissement de la bretelle de Verfeuil » (sic)
Une décision datée du 15 juillet 2025, qui a été publiée une semaine plus tard sur le bulletin officiel du ministère, et qui est — pour l’anecdote — entachée d’une belle faute d’orthographe qui fera sourire les habitués de la commune de Verfeil, rebaptisée « Verfeuil », comme le prononcent… les anciens du village.
La directrice des mobilités routières détaille en effet dans ce document officiel avoir pris cette décision « suite à l’élargissement de la bretelle de Verfeuil » !
Une autoroute de 8 km seulement
Dans les carnets ministériels, la future-ex A680 était la seule portion d’autoroute officiellement préexistante — même si elle n’en était pas vraiment une — à la future autoroute reliant Toulouse à Castres.
Exploité sous concession par Vinci Autoroutes, cet axe relie l’A68 au niveau de Castelmaurou à la D112 au niveau de Verfeil, et passe à proximité de la rivière Girou. En 2011, il était emprunté par environ 10 000 véhicules par jour.
Lors de sa mise en service en 1996, l’A680 n’avait qu’une voie dans chaque sens, et sans séparateur central. Son doublement fut déclaré d’utilité publique fin 2017 dans le cadre du chantier de l’autoroute A69, qui entérinait son prolongement jusqu’à Castres, soit 54 km supplémentaires.
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Comme celui de l’A69, son chantier avait été suspendu début 2025, après la décision de justice du tribunal administratif de Toulouse, mais il a bien avancé depuis la reprise du chantier, autorisée par la cour administrative d’appel.
Le chantier de doublement de l’A680 est en cours au niveau de Verfeil, à l’est de Toulouse (©D.S.-S. / Actu Toulouse)
À noter que malgré cet immense projet autoroutier, une bizarrerie du réseau va persister : il sera toujours impossible de rallier le Tarn via l’A68 à hauteur de Gragnague, qui restera un demi-échangeur permettant d’aller vers Toulouse et désormais vers Castres, mais pas vers Albi.
Une seule autoroute, mais deux concessionnaires !
À l’avenir, qu’il vienne de Toulouse ou d’Albi via l’A68, l’automobiliste qui empruntera l’autoroute en direction de Castres ne verra plus aucun panneau A680, mais uniquement des panneaux A69.
Longue de 62 km au total, l’A69 sera donc répartie entre deux concessionnaires : Vinci Autoroutes pour les huit premiers, Atosca (filiale de NGE) pour les 54 derniers. L’intégralité des nouvelles portions payantes sera située sur le périmètre exploité par Atosca, qui mettra en place des portiques de détection.
Deux concessionnaires privés pour une même autoroute ? Si ce cas de figure est une première autour de Toulouse, ce n’est pas non plus un cas unique… Sur l’A63, reliant Bordeaux (Gironde) à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), outre la partie gérée par l’État, une deuxième portion est gérée par la société Atlandes, et la dernière par Vinci Autoroutes.
Quant à l’A65, construite en 2010 entre Langon (Gironde) et Pau (Pyrénées-Atlantiques), elle avait été concédée pour 55 ans au groupement A’lienor, constitué à l’époque par deux concessionnaires (Eiffage à 65 % et Sanef à 35 %). Mais en 2021, Eiffage avait finalisé l’acquisition des parts détenues par Sanef, devenant ainsi son actionnaire unique…
Les panneaux A69, c’est pas pour tout de suite !
Si la directive de changement de nom tombée du ministère est écrite au présent et non au futur, par souci de compréhension pour l’automobiliste, le concessionnaire attendra pour afficher le changement. « Cela continuera de s’appeler A680 jusqu’à l’ouverture de l’axe complet », indique-t-on chez Vinci Autoroutes.
La signalisation sera la dernière étape du chantier et les panneaux A680 seront changés en A69 lors de l’entrée en service de l’ensemble de l’axe.
Vinci Autoroutes
Le passage à 130 km/h (contre 90 aujourd’hui) sur la future-ex A680 devra, lui aussi, attendre une décision ministérielle.
La mise en service de l’A69 est prévue « début 2026 » pour la partie gérée par Vinci Autoroutes — comprenant le nouvel échangeur de Verfeil — et « au deuxième semestre 2026 » pour celle construite par Atosca, avait indiqué ce concessionnaire en juin dernier.
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