Par
        
            Ugo Maillard
        
Publié le
8 oct. 2025 à 8h13
Un témoignage qui apporte de nouveaux éléments quant au crash évité de justesse le dimanche 21 septembre 2025 à l’aéroport de Nice Côte d’Azur (Alpes-Maritimes). Ce jour-là, deux avions Airbus A320 des compagnies easyJet et Nouvelair se sont frôlés lorsque le second a tenté d’atterrir sur une piste de l’aéroport azuréen. Un choc évité à quelques mètres près, selon les dires des passagers interrogés par actu Nice, qui aurait pu être dramatique pour plusieurs centaines de passagers. Si trois enquêtes ont immédiatement été ouvertes, les témoignages et réactions ont été nombreux après l’incident grave et rare dans le monde de l’aviation civile.
Un contrôleur aérien basé à Nice a accepté de répondre à nos confrères de France 3 Côte d’Azur. Ce dernier n’était pas présent dans la tour de contrôle au moment des faits, mais livre des détails précis quant au crash évité et prends la défense de ses homologues.
« Mon collègue lui a fait remettre les gaz »
Ce contrôleur aérien témoigne anonymement et est nommé Pascal (nom d’emprunt) par nos confrères. Il assure que ses collègues, présents dans la tour de contrôle le dimanche 21 septembre au moment de l’incident, ont donné les bonnes consignes aux deux pilotes.
Une alarme se serait alors déclenchée pour indiquer que l’avion Nouvelair en phase d’atterrissage n’était pas dans la bonne voie. « L’alarme persistant, c’est là que mon collègue lui a fait remettre les gaz », retrace Pascal. Un réflexe qui a permis d’éviter la collision avec l’avion easyJet sur le tarmac de l’aéroport de Nice Côte d’Azur.
« Je n’ai pas l’habitude de faire de catastrophisme, mais c’est de l’ordre du miracle. Les personnels sont très marqués », confie le contrôleur aérien.
Si aucune erreur manifeste des contrôleurs aériens n’a été soulevée, pour le moment, par les trois enquêtes en cours, la fatigue des équipes est pointée du doigt par Pascal.
Selon le témoignage recueilli par France 3, des recrutements menés par Direction générale de l’aviation civile sont en cours pour compléter des effectifs jugés insuffisants à l’aéroport de Nice.
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Une erreur du pilote selon le BEA
Les enquêteurs du Bureau d’enquête et d’analyse pour la sécurité de l’aviation civile ont publié un rapport le 27 septembre dévoilant les premières conclusions des investigations.
Dans un résumé, le BEA écrit : « L’équipage du TS-INP est autorisé à l’atterrissage sur la piste 04L mais s’aligne sur la piste 04R occupée par le OE-IJZ aligné et prêt au décollage. Il approche de la piste 04R jusqu’à survoler le OE-IJZ puis il interrompt son atterrissage. »
On comprend donc que le pilote de l’avion Nouvelair en provenance de Tunis s’est trompé de piste d’atterrissage. À l’instar de ce qu’avait déclaré la communication de l’aéroport à notre rédaction, le pilote Nouvelair semble avoir commis une erreur.
Dépistages négatifs des pilotes
Interrogé par la rédaction d’actu Nice, le parquet de Nice a révélé quelques éléments sur l’enquête en cours.
Damien Martinelli, procureur de Nice, indique le 3 octobre 2025 que « les dépistages effectués sur l’ensemble des pilotes sont négatifs », avant d’ajouter que « les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances exactes de l’incident.
Estrosi veut l’armée
L’une des raisons qui a poussé le contrôleur aérien à prendre la parole est les attaques subies depuis l’incident par sa profession. « La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) ne communique pas, et nous laisse être jetés dans l’arène », déplore Pascal.
Les critiques sont notamment venues du maire de Nice, Christian Estrosi qui a soulevé l’incident évité entre deux Airbus et les nombreux retards. L’élu a évoqué l’idée de remplacer les contrôleurs aériens par des militaires.
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