« Rennes et Nantes, c’est effrayant quand on voit ce qu’on a laissé devenir ces villes. » De passage dans le Finistère puis en soirée dans la capitale bretonne, Laurent Wauquiez, président du groupe LR, surfait mardi sur l’actualité des derniers jours, évoquant tour à tour l’inertie du gouvernement dans un pays devenu « le plus dangereux d’Europe », la nécessité de « taper au portefeuille » les délinquants, de ne pas laisser des « bombes humaines » dans les rues et de construire de nouvelles places de prison. Une manière de tacler en douceur son rival pour la présidence des Républicains, Bruno Retailleau, obligé d’être solidaire du gouvernement auquel il appartient. Car six mois après la visite du ministre de l’Intérieur à Rennes, force est de constater que la situation ne s’est pas améliorée dans la capitale bretonne livrée aux règlements de comptes de plus en plus sauvages des narcotrafiquants. Le répit suscité par la présence d’une compagnie de CRS ne durera pas et le préfet de région Amaury de Saint-Quentin a beau être rompu à l’exercice de la communication de crise, il ne fait pas illusion. Pour leur part, les élus socialistes ont trop longtemps été dans le déni de l’insécurité pour ne pas avoir l’air aujourd’hui dépassés par les événements. Quant à la place Beauvau, on a beau jeu de dénoncer son impuissance alors que la lutte contre la drogue est une guerre de longue haleine que même les pays les plus répressifs n’ont jamais complètement gagné. Quelle image déplorable, en attendant, pour une ville déjà abîmée par les manifs de l’ultra-gauche, dont certaines universités sont en ébullition permanente, vilipendée par le P-DG de Safran qui annonce que les villes sous emprise écologiste seront désormais écartées des projets d’implantation de son groupe. À un an des municipales, un dossier explosif qui risque bien de rebattre les cartes et de modifier les équilibres politiques.