L’investisseur public estime que l’arrivée de Shein au BHV est contraire à ses «valeurs». La Société des grands magasins (SGM), qui exploite le grand magasin, assure au Figaro avoir «plusieurs solutions pour réaliser l’opération immobilière».
Le couperet est tombé. La Caisse des dépôts (Banque des Territoires) vient d’annoncer ce mercredi «avoir mis un terme aux négociations engagées le 4 juin 2025 avec la SGM (Société des grands magasins, NDR) visant à la création d’une foncière commune pour le rachat des murs du BHV Marais ». Une décision qui tombe dans un contexte où l’investisseur public avait déjà fait part de son inquiétude depuis l’annonce, la semaine dernière, de l’installation d’un magasin physique Shein au BHV début novembre. Ce partenariat Shein/BHV suscite depuis la colère de commerçants, distributeurs et dirigeants politiques. Le modèle de Shein «ne correspond pas aux valeurs et à la doctrine d’action de la Banque des Territoires», précise la Banque des Territoires.
«La Caisse des dépôts a reçu énormément de pression politique, rétorque au Figaro Frédéric Merlin, le président de la foncière SGM. Elle m’a demandé de faire le choix entre Shein et le partenariat avec elle. Ma priorité est le commerce.» Fin 2023, la SGM a acquis le BHV (fonds de commerce) auprès du groupe Galeries Lafayette et doit depuis trouver les financements pour acquérir les murs du bâtiment principal.
La SGM assure qu’elle sera au rendez-vous
En juin dernier, la foncière était entrée en négociations exclusives avec le groupe Caisse des dépôts autour d’un projet de foncière immobilière – dont la SGM serait majoritaire – pour l’acquisition de ce bâtiment principal. Une opération de rachat évaluée à 300 millions d’euros qui restait soumise à la mise en place d’un financement bancaire complémentaire.
L’opération ne se fera donc pas avec la Caisse des dépôts. Mais, Frédéric Merlin est confiant. «Contrairement au microcosme parisien, les banques me soutiennent et elles ont accueilli favorablement l’opération avec Shein. Cette opération nous a ouvert plusieurs opportunités, et on a plusieurs solutions pour réaliser l’opération immobilière», poursuit Frédéric Merlin. Et d’ajouter: «j’ai du temps, j’ai au moins jusqu’à la fin de l’année contractuellement. Nous serons au rendez-vous».
Dans son communiqué, la Banque des Territoires explique également avoir «pris connaissance de ce partenariat par voie de presse, sans aucune information préalable», entraînant en conséquence «une rupture de confiance entre les deux parties». Il reste que, selon une source interne à la SGM, l’institution avait été informée du projet dès le mois d’août.