En tant que numéro 2 du parti Horizons, le maire de Nice a suivi la position d’Édouard Philippe, qui avait le premier réclamé le départ d’Emmanuel Macron et la tenue d’une présidentielle anticipée.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, s’est attiré les foudres de l’ex-garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti après avoir réclamé la démission d’Emmanuel Macron et la tenue d’une élection présidentielle anticipée, suivant ainsi la position d’Édouard Philippe – président d’Horizons -, en tant que numéro 2 du parti. L’ancien ministre de la Justice, qui réside en partie dans la capitale azuréenne, l’a traité de «pire courtisan» dans les colonnes du quotidien régional Nice-Matin, se disant «ulcéré, scandalisé par son tweet minable».

Sur X, Christian Estrosi avait indiqué mardi que «seul le départ d’Emmanuel Macron et l’organisation d’une présidentielle anticipée nous permettront de sortir de la crise politique et économique sans précédent», en soulignant qu’il se retrouvait dans «cette conviction» avec l’ex-premier ministre.


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«Il a été le courtisan de tout le monde : d’Emmanuel Macron, mais avant lui de Médecin, de Peyrat, de Le Pen, de Sarkozy à qui il veut aujourd’hui donner le nom d’une place . Le sens de l’honneur n’est pas un sens interdit en politique», a raillé Éric Dupond-Moretti dans Nice-Matin. Ex-membre de l’UMP puis de LR, Christian Estrosi avait apporté son soutien à Emmanuel Macron dès 2017, avant de quitter le parti de droite en 2021 après avoir été réélu maire sous cette étiquette. Il est aujourd’hui vice-président d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe.

Ce dernier a appelé au départ d’ici la fin de l’année du président de la République (dont il fut le premier ministre pendant trois ans) après l’adoption d’un budget, afin d’organiser une élection présidentielle anticipée dès janvier 2026.

«Homme de droite»

«Je suis un homme libre, c’est ma force», s’est ensuite justifié sur Europe 1 Christian Estrosi. L’édile niçois a ainsi assumé son soutien à Emmanuel Macron entre 2017 et 2018 lorsque le chef de l’État «faisait de bonnes réformes économiques». «Lorsque nous sommes arrivés dans une phase où les réformes n’allaient plus dans le sens de l’homme de droite que je suis, gaulliste social et libéral à la fois, j’ai commencé à ne plus me reconnaître dans cette politique», a-t-il poursuivi.

Mais dans sa salve, Éric Dupond-Moretti a encore raconté que Christian Estrosi avait fait un «caca nerveux (sic)» lors du sommet onusien de l’océan à Nice en juin dernier «parce que le président ne l’a pas invité à sa table à l’occasion d’un dîner amical après son discours». «Il en était malade», griffe l’ex-garde des Sceaux. Une version démentie par l’entourage de l’élu : on jure qu’il dînait avec son épouse et des amis ce soir-là et qu’à l’inverse, c’est l’avocat qui a voulu s’inviter à la table des Macron.

Éric Dupond-Moretti a également confié que Christian Estrosi avait raconté «partout dans Nice» qu’Emmanuel Macron voulait le nommer ministre mais qu’il avait refusé, «ce qui est complètement faux», a glissé «EDM», assurant en avoir été «le témoin». «Vouloir être dans le vent, c’est avoir un destin de feuille morte», a ajouté le pénaliste dans le journal Nice-Matin. «Si on m’avait dit qu’un jour, je serai d’accord avec Dupond-Moretti…», a aussi réagi sur X l’élu écologiste Jean-Christophe Picard, par ailleurs ex-président de l’association anticorruption Anticor.


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Christian Estrosi vise un quatrième mandat de maire de Nice en mars prochain mais Éric Ciotti (UDR), son ancien protégé devenu son pire ennemi, a aussi annoncé sa candidature et le match s’annonce serré.