L’avenir du centre LGBTI + de Rennes, Iskis, est-il en danger ? Cet été, l’association attendait de recevoir sa subvention de 50 000 euros au titre du plan national pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT +, piloté par la DILCRAH (Délégation Interministérielle pour la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine LGBT), comme en 2024. Mais pour Emma Guiguen, présidente d’Iskis, c’est la stupeur. Le montant de la subvention reçue début juillet est de seulement 10 000 euros.

« Aujourd’hui, ces emplois sont en péril »

« On a reçu une notification le 8 juillet sans explication », retrace la présidente Guiguen avant de recevoir quelques jours plus tard une réponse par mail de la Préfecture d’Ille-et-Vilaine qui explique avoir « ajusté son niveau de soutien ».

La Préfecture d’Ille-et-Vilaine verse donc cette subvention suite au financement exceptionnel de 10 millions d’euros annoncé par l’État en 2022 pour « accompagner activement le développement des centres LGBT + sur l’ensemble du territoire ». « Cette dotation nous a permis d’embaucher deux salariées à 80 %. Une coordinatrice administrative et une coordinatrice pour l’accueil du public, explique Emma Guiguen avant d’ironiser sur la situation. Aujourd’hui, ces emplois sont en péril. 10 000 euros, c’est ce dont on a besoin pour faire un licenciement. »

Cette coupe drastique constitue une incompréhension et une iniquité face aux autres centres « d’Angers et Nantes qui ont le même fonctionnement que nous et qui ont reçu les 50 000 euros », regrette la présidente d’Iskis.

« Un contexte budgétaire marqué par la nécessité de réaliser des économies »

L’association n’a pas abdiqué et a donc déposé un recours gracieux via son avocat le 30 juillet dernier. La préfecture d’Ille-et-Vilaine a donc donné suite dans un courrier daté du 4 septembre 2025 où on peut lire : « il a été estimé que le niveau de soutien financier accordé par l’État n’était pas envisageable dans les mêmes proportions qu’en 2024. Dans un contexte budgétaire marqué par la nécessité de réaliser des économies, cette décision reflète à la fois notre volonté de continuer à soutenir cette politique publique de lutte contre les discriminations, et en particulier les activités de l’association ISKIS et notre exigence d’ajuster les montants attribués en fonction des priorités du territoire bretillien. »

Actuellement, les fonds propres de l’association et les autres subventions locales perçues ne sont pas suffisants pour réussir à payer ses deux salariées. « Avec cette décision, l’État ne remplit pas son rôle de lutte contre les discriminations, s’insurge Emma Guiguen qui doit désormais se tourner vers « la recherche de financements privés qui correspondent à nos valeurs ».

Contactée, la Préfecture d’Ille-et-Vilaine n’a pas été en capacité de nous répondre avant la publication de cet article.