Mercredi 8 octobre 2025, à 21.10, France 2 diffuse Le Parfum du bonheur (Notre avis) – disponible depuis le 20 septembre sur France.tv – l’adaptation en série du roman de Virginie Grimaldi « Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie » édité chez Fayard. Plutôt discrète, la romancière auteure entres autres de « Il nous restera ça » a accepté d’être dans la lumière en occupant le poste de présidente du Jury de la 27e édition du Festival de la fiction de La Rochelle, où était présentée cette fiction inspirée de ses écrits. Elle se livre sur la série adaptée de son œuvre et sur son rapport à l’écriture.
Virginie Grimaldi (Le Parfum du bonheur) : « La plupart de mes livres sont tirés d’une expérience personnelle« , la romancière se confie sur son rapport à l’écriture
Télé-Loisirs : La série adaptée de votre roman « Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie » est diffusée ce ercredi 8 octobre sur France 2. Quelle a été votre implication dans ce projet ?
Virginie Grimaldi : Je l’ai suivi d’assez près. Comme c’est toujours le cas, ce roman est tiré d’une expérience personnelle. Cela parle du deuil périnatal, un sujet qui est très important et j’avais à cœur qu’il soit bien traité. Donc, j’ai demandé à avoir un rôle de consultante sur le scénario. La scénariste, Samantha Mazeras, a été formidable. Elle m’envoyait les pages au fur et à mesure de l’écriture. J’ai beaucoup ri et pleuré. C’était vraiment très fort. J’ai eu la chance que le tournage ait lieu près de chez moi, j’ai donc pu m’y rendre plusieurs fois. J’ai même eu un petit rôle dans la série. C’était génial. J’ai vu les épisodes plusieurs fois. Et j’ai beaucoup pleuré et ri aussi. Je m’attendais à ne pas forcément retrouver tout ce que j’avais mis dans le livre. En tant qu’écrivain, on doit prendre de la distance par rapport à son œuvre mais je trouve qu’ils ont été très respectueux du texte dans le scénario. Ça a été au-delà de mes attentes. J’ai vraiment hâte que tout le monde puisse le voir.
Est-ce difficile pour vous d’avoir confié votre histoire à d’autres mains ?
Oui ! Et c’est pour ça que je suis très sélective. Je refuse la plupart des propositions. Lors de notre rencontre, j’ai senti la productrice extrêmement respectueuse. Et je ne me suis pas trompée. Elle a pris le temps pour faire une série très qualitative. Je suis très heureuse du résultat.
Avez-vous en tête à l’écriture d’un roman qu’il pourrait être adapté en fiction ?
Quand j’écris, je vois les scènes. On me dit souvent que j’ai une écriture très visuelle, très cinématographique. Quand j’écris un livre, je reçois souvent une proposition d’adaptation et ça me surprend, car ce sont souvent des histoires à plusieurs voix et je me dis que ça doit être plus difficile à adapter. Je n’en fais pas un sujet. C’est super si ça se fait, mais ce n’est pas une fin en soi. D’ailleurs, les producteurs sont assez surpris que je refuse autant de propositions. Moi, mon livre est déjà sorti donc, je n’ai plus rien à gagner. Il a été lu.
Ce qui prime avant tout pour que j’accepte une adaptation, c’est que les lecteurs qui ont aimé le livre et les téléspectateurs ne soient pas déçus. C’est vraiment le critère numéro un. Je suis très attentive à l’appropriation que va en faire le scénariste ou le réalisateur. La plupart de mes livres sont tirés d’une expérience personnelle. Pour que j’aie besoin d’écrire, il faut que ça me remue vraiment : il y en a qui sont tirés du deuil de mon père, de la perte de mon enfant, de ce que j’ai traversé à l’adolescence. Ça part toujours d’une rencontre. Si le feeling est là, je fonce, sinon, je décline. J’ai un rapport très personnel à l’écriture. Et c’est fou parce que les lecteurs me disent que ça ressemble à leur histoire alors que j’ai écrit quelque chose de très intime et je me dis que ça ne va parler à personne. En fait, c’est le contraire. C’est la magie de l’écriture.
Quel serait votre conseil à quelqu’un qui voudrait devenir écrivain ?
C’est très difficile parce qu’il n’y a vraiment pas de méthode. Le seul conseil, c’est de trouver sa voix, sa musique. Ne pas essayer d’écrire comme les autres. On me dit souvent qu’on reconnaît mon style de livre même si les histoires sont différentes. Ce qui a forgé ça, c’est que pendant 10 ans, j’ai tenu un blog sur lequel j’écrivais tous les jours. Et quand je relisais les premiers billets publiés et les derniers, je voyais l’évolution de mon style. Il s’est vraiment affirmé. Et j’ai trouvé ma musique. Et puis, il faut être sincère. Écrire n’est pas une envie, c’est un besoin. En tout cas, moi, j’ai besoin d’un bouillonnement comme ça. Et quand je ressens ça, les mots viennent. Je dirais : écrivez avec votre sincérité et trouvez votre propre musique.