Publié le
8 oct. 2025 à 18h02
La qualité de l’eau du robinet est-elle bonne en Île-de-France ? C’est la question à laquelle l’ARS (Agence régionale de santé) a tenté de répondre avec le lancement, en 2024, d’une grande campagne exploratoire. Un état des lieux qui a pris fin à l’issue du premier trimestre 2025, avec quelques alertes à noter en Seine-et-Marne. Depuis, les contrôles de routine ont pris le relais.
Objectifs multiples
Les objectifs de cette campagne étaient multiples : « dresser un panorama de la situation », « observer les teneurs, leur variation selon la saison et leur évolution », « détecter d’éventuelles contaminations », mais aussi « accompagner les collectivités pour améliorer la qualité de l’eau distribuée ».
Et après un an et demi de travail, les résultats sont tombés. Sur plus de 1 200 analyses, cinq dépassements du seuil PFAS (0,1 µg/l pour la somme de 20 PFAS) ont été relevés, dont deux en Seine-et-Marne.
Le premier à l’unité de distribution de Montereau – La Grande-Paroisse : « Des dépassements ont été observés en 2024, ce qui a entraîné un changement de charbon actif* en décembre permettant un retour en dessous de la limite. En mars 2025, un nouveau dépassement a marqué la saturation du charbon actif après seulement trois mois d’utilisation. Un changement de type de charbon actif a été réalisé et aucun dépassement n’a été mesuré depuis », révèle l’ARS.
Le second à Champeaux : « Des dépassements ont été observés en 2024, ce qui a entraîné un changement de charbon actif en août 2024. Aucun nouveau dépassement n’a été observé depuis ».
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PFAS ? Voilà un acronyme que de plus en plus utilisé ces derniers mois. Mais que signifie-t-il ? que cache-t-il ? Ce sigle comprend les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, SPFA en français. Mais quand on le prononce à l’anglaise, il devient PFAS.
Il s’agit de composés artificiels, synthétisés par l’homme à partir d’hydrocarbures, composés d’atomes de carbone et de fluor reliés entre eux par des liaisons chimiques particulièrement stables.
La stabilité de cette liaison carbone-fluor a participé à l’âge d’or de certains industriels qui les utilisent depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou encore résistantes à la chaleur. En clair, on les retrouve aujourd’hui dans une grande partie des objets du quotidien comme dans les cuisines avec les poêles, en passant par des vêtements de sport, des produits cosmétiques, des emballages, etc.
Le problème, c’est que la grande stabilité de leurs liaisons carbone-fluor rend les PFAS quasi indestructibles dans l’environnement. D’où leur surnom de polluants éternels. Depuis des décennies, ils s’accumulent ainsi dans les milieux naturels, sans épargner les eaux de surface (rivières, lacs…) et les nappes phréatiques via la pluie notamment.
Combien sont-ils ? Il est très difficile de répondre à cette question. Selon les instituts, il existerait plusieurs milliers de PFAS différents…
L’eau reste potable
Pour aller plus loin dans ces analyses, l’ARS a intégré les PFAS au contrôle sanitaire réglementaire depuis début avril, alors qu’elle n’était légalement dans l’obligation de le faire qu’à partir de janvier 2026 : « Le paramètre PFAS n’est pas analysé à chaque prélèvement », précise toutefois l’ARS.
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En effet, la fréquence de contrôle dépend de deux éléments : le débit des captages et la population desservie par les installations. De ce fait, celle-ci sera plus importante pour les captages et installations produisant des volumes d’eau conséquents : « La fréquence d’analyse pourra, par exemple, varier de deux fois par mois à une fois par an », explique l’Agence régionale de santé.
À noter enfin qu’en cas de dépassement de la limite autorisée de PFAS, la personne (physique ou morale) responsable de la production et distribution de l’eau « est invitée à améliorer la qualité de l’eau dans les meilleurs délais et à informer la population ». Toutefois, dans ce cas précis, bien que « non conforme » d’un point de vue administratif, l’eau reste consommable.
*Le charbon actif élimine les impuretés et les polluants de l’eau en adsorbant les contaminants. Il doit être remplacé régulièrement car il perd son efficacité au fil du temps, saturé de substances filtrées.
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