Quelques danseuses de Jazz'elles

Crédit : Noëlline Garon

Elles se retrouvent pour danser toutes les semaines, et aussi pour parler de leur cancer. L’association Jazz’elles propose à ces femmes des ateliers depuis un an à Rennes et depuis peu au Rheu.

Des femmes touchées par le cancer dansent ensemble. Un premier atelier a vu le jour à Rennes l’an dernier, un second vient d’être lancé au Rheu. Une fois par semaine, elles se retrouvent pour échanger sur leurs parcours, leurs traitements, avant de répéter.

Une idée de Sandra Denis, présidente de l’association Jazz’elles : « Quand on m’a diagnostiqué mon cancer, j’ai fait la liste de toutes les choses que j’aimerais faire. Et en haut, il y avait danser. Cc’est là que j’ai compris l’ensemble des vertus de la danse pour les femmes qui sont dans notre contexte. C’est d’abord de l’activité physique et en ça, c’est un soin de support extraordinaire. On fait aussi des étirements, puisqu’on est nombreuses à être très embêtées par toutes les douleurs articulaires et musculaires provoquées par nos traitements.

« Il faut complètement apprendre à se réaccepter »

Autre dimension intéressante, c’est le fait, par l’apprentissage d’une chorégraphie, de travailler la mémoire et la coordination. Et pour finir, je trouvais très important cette dimension du rapport au miroir pour travailler l’estime de soi. Il faut complètement apprendre à se réaccepter. Au début, on a vu arriver des femmes avec leur perruque, prostrées, presque dans un coin et qui, en fin de période, dansaient crâne chauve, droite, face à la glace, voire même en se plaisant à se regarder ».

Sandra DenisSandra Denis

Crédit : Noëlline Garon

Parmi les participantes à l’atelier rennais, il y a Julie « motivée à sortir de chez elle, même les jours où ça ne va pas du tout. Ça donne aussi confiance en soi, de retenir les pas chaque semaine. Pendant les traitements, on a tendance à abandonner une partie de nous. Et le fait de danser, d’utiliser toutes les parties du corps et même de finir par des étirements à la fin du cours permet de revenir au corps et de laisser aussi de côté certains soucis psychologiques qu’on peut avoir et donc d’être là dans l’instant présent ».

Un lien fort entre ces femmes

Fanny Lesage, leur professeur de danse, s’adapte à chaque séance, aux douleurs des unes et des autres, elle revoit les pas, les étirements : « On reprend beaucoup de choses, il y a des oublis nombreux et on rigole beaucoup. Elles ont une parenthèse rien qu’à elles où elles peuvent danser et se détendre ».

A l’issue de ces répétitions, les membres de Jazz’elles se sont produites sur scène, pour transmettre un message d’espoir : « on pense à toutes ces femmes qui viennent d’être diagnostiquées, qui s’interrogent sur leur devenir face à la maladie. Et le fait de danser pour elles, c’est de leur dire, « Mesdames, les filles, dans un an, dans deux ans, c’est vous qui danserez sur cette scène », poursuit Sandra Denis.

Julie, l’une des danseusesJulie, l’une des danseuses

Crédit : Noëlline Garon

Un projet de documentaire

Les répétitions et le spectacle au printemps dernier ont été filmées par Benjamin Nakach. Le réalisateur souhaite désormais diffuser ce documentaire d’ici un an, sur une plateforme. Il reste à trouver des fonds pour boucler ce projet.

Si vous souhaitez soutenir les Jazz’elles, voici leur site

Reportage complet de Noëlline GaronReportage complet de Noëlline Garon