Le 25 septembre dernier, lors d’un bilan organisé par le préfet Leclerc sur la lutte contre la délinquance dans les Bouches-du-Rhône depuis le 1er janvier 2025, le directeur interdépartemental de la police nationale, avait noté avec un certain désappointement « une légère augmentation des atteintes à l’intégrité physique ». Cédric Esson avait alors relevé 2% de faits en plus par rapport aux 8 premiers mois de l’année 2024.

Avec le pragmatisme dont il se départit peu, le commissaire central avait lié ces statistiques « à un phénomène qui reprend, sur lequel on est extrêmement vigilants et pour lequel on a quand même des résultats importants : les vols avec violence ».

Alors qu’ils avaient baissé depuis 4 ou 5 ans de manière assez significative, le directeur de la police n’avait pas fait mystère d’une recrudescence d’arrachages de colliers en or et autres Rolex. Un regain observé dès le printemps et jusqu’au mois d’août dernier, avant que la police marseillaise n’y mette, si ce n’est un coup d’arrêt, du mois un sérieux coup de frein, en démantelant « plusieurs équipes composées d’étrangers, dont certains en situation irrégulière ».

Début septembre dernier néanmoins, une élégante Marseillaise d’une cinquantaine d’années, sondée par La Provence dans un très chic concept-store de la rue Davso alors qu’elle hésitait à s’offrir une nouvelle bague en or, avait confié sans ambages, « au vu de tout ce qu’il se passe » avoir « renoncé à porter sa Rolex qui était désormais au coffre ». Elle faisait alors référence à l’épisode douloureux éprouvé par un couple de commerçants marseillais violemment délesté d’une montre Rolex et d’un collier en or devant leur domicile du 7e arrondissement le 20 août.

Repérages des victimes sur le marché du Prado

Ce matin-là, vers 7 heures, alors que le couple quittait son domicile du boulevard Bompard pour aller dresser son stand sur le marché du Prado, les septuagénaires avaient été agressés et dépouillés par deux hommes qui, dès leur forfait accompli, avaient pris la fuite à bord d’un scooter de grosse cylindrée, avec dans leur besace, le collier en or de madame et la Rolex de monsieur, une montre estimée à 40 000 euros.

Un gros travail d’exploitation des images du centre de surveillance urbain (CSU) avait alors permis aux enquêteurs du groupe « vol violences » du SLPJ (service local de police judiciaire) de la division centre, de repérer un T-Max faussement immatriculé, puis de remonter jusqu’aux abords du marché du Prado où les auteurs présumés avaient manifestement accompli de minutieux repérages.

Le 30 septembre dernier, soit cinq semaines plus tard, et selon l’adage populaire pronostiquant que bien mal acquis ne profite jamais, les auteurs présumés de ce vol aggravé ont été mis hors d’état de nuire, les uns cueillis à leur domicile des 3e et 15e arrondissements de Marseille, un autre à la sortie de son rendez-vous auprès du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), et un quatrième extrait de sa cellule de la prison d’Aix-Luynes où il avait été incarcéré entre-temps pour d’autres faits.

Incarcérés jusqu’à leur jugement en novembre prochain

Tous défavorablement connus des services de police et de la justice, ces 4 Marseillais, âgés de 22 à 29 ans, dont deux cousins (parmi lesquels l’un d’entre eux aurait reconnu avoir revendu la Rolex pour 11 000 euros), ont été déférés devant un magistrat le 3 octobre dernier en vue d’une comparution immédiate. En vertu du délai qu’ils ont demandé pour préparer leur défense, ils seront jugés le 18 novembre prochain. En attendant, deux d’entre eux ont été écroués aux Baumettes et un troisième au centre de détention d’Aix-Luynes, tandis qu’un quatrième, le chauffeur présumé de l’équipe a été laissé libre.