Principaux renseignements

  • La croissance en Europe et en Asie centrale (ECA) s’est ralentie mais reste stable si l’on exclut la Russie, qui contribue de manière significative à la production régionale.
  • Des réformes politiques audacieuses sont cruciales pour les économies en développement de la ECA afin d’améliorer la productivité, la création d’emplois et la compétitivité.
  • Des obstacles structurels tels que des marchés sous-développés et des systèmes éducatifs peu performants limitent le potentiel de la ECA et nécessitent des approches adaptées à chaque pays.

La croissance économique en Europe et en Asie centrale (ECA) s’est ralentie malgré la résistance de la région aux défis mondiaux et régionaux. La Banque mondiale prévoit une augmentation de 2,4 pour cent du PIB régional cette année, contre 3,7 pour cent en 2024, principalement en raison du ralentissement de la croissance dans la Fédération de Russie. Si l’on exclut la Russie, qui représente environ 40 pour cent de la production de la région, la croissance devrait rester stable à environ 3,3 pour cent cette année et l’année prochaine, selon un rapport du Groupe de la Banque mondiale.

Les réformes politiques sont cruciales

Antonella Bassani, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Europe et l’Asie centrale, souligne la nécessité de réformes audacieuses dans les économies en développement de la région de la ECA. Ces réformes visent à transformer la résilience en une productivité, une production et une création d’emplois plus fortes, alignées sur l’évolution démographique de la région et tirant parti de ses avantages naturels. Bassani souligne l’importance de renforcer le secteur privé, d’améliorer l’éducation et d’accroître la connectivité aux niveaux international, régional et national afin d’attirer davantage de capitaux privés.

L’accent mis par le rapport sur l’emploi souligne que l’investissement dans les infrastructures, l’amélioration de l’environnement des entreprises et la mobilisation des capitaux privés sont essentiels pour stimuler la productivité. Les premières étapes consistent à investir dans les fondements de la création d’emplois, à savoir les infrastructures physiques et humaines. Il est également essentiel d’améliorer la qualité de l’éducation, en particulier dans l’enseignement professionnel et supérieur.

Potentiel inexploité

Un potentiel inexploité existe parmi les femmes et les jeunes, qui restent sous-représentés dans la population active. Bien que la ECA ait créé des emplois substantiels au cours des dernières décennies, en particulier dans le secteur des services (qui représente aujourd’hui plus de la moitié de tous les emplois), la plupart des opportunités ont été offertes dans des rôles peu qualifiés avec un potentiel de gain limité.

Les changements démographiques posent des défis au marché du travail : la population en âge de travailler devrait diminuer de 17 millions de personnes au cours des prochaines décennies, principalement en Europe centrale et orientale et dans les Balkans occidentaux. À l’inverse, l’Asie centrale et la Turquie connaîtront une croissance de leur population en âge de travailler, ce qui exercera différentes pressions sur leurs marchés du travail respectifs.

Obstacles structurels

Les obstacles structurels limitent le potentiel de la ECA, notamment la prédominance des petites entreprises qui se développent rarement, des marchés du crédit et du capital-risque sous-développés, des systèmes d’éducation et de formation peu performants, une concurrence limitée et des entreprises d’État qui entravent le dynamisme des entreprises et l’efficacité du marché.

Ivailo Izvorski, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Europe et l’Asie centrale, souligne l’importance d’approches adaptées à chaque pays pour tirer parti de ses atouts uniques – talents humains, infrastructures physiques, institutions et ressources naturelles. L’élargissement des possibilités d’emploi peut profiter à la quasi-totalité des travailleurs, car les diverses industries exigent des compétences variées. En se concentrant sur ces domaines, les décideurs politiques peuvent relever le défi de l’emploi et générer de la croissance.

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