Jamais la Dame de Fer n’avait vibré au rythme effréné du hardcore. Le 11 septembre dernier, la tour Eiffel a résonné d’un tout nouveau son grâce à Hysta, première artiste française à y performer ce genre musical extrême.

La DJ nantaise, de son vrai nom Thaïs Morel, a réalisé l’exploit d’enregistrer un set exclusif de 60 minutes au deuxième étage du monument parisien. Cette performance historique sera diffusée jeudi 16 octobre à 20 heures sur sa chaîne YouTube officielle, en « Live Premiere » avec un chat en direct permettant aux viewers d’interagir ensemble.

« Un frisson m’a parcourue »

Le tournage s’est déroulé le jeudi 11 septembre entre 7h30 et 8h30 du matin, avant l’ouverture au public. En attendant la diffusion complète, un teaser a été dévoilé ce mercredi à 18 heures sur le compte Youtube de l’artiste.

Le hardcore, musique électronique caractérisée par des rythmes très rapides et une intensité sonore extrême, marque une première pour la dame de fer, habituellement utilisée comme décor pour des projets musicaux plutôt tournés autour rap français comme PNL ou des chanteurs plus populaire comme Céline Dion lors des Jeux olympiques.

« Quand j’ai levé les yeux et vu la pointe de la Tour au-dessus de moi, un frisson m’a parcourue. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé », confie l’artiste en se replongeant dans le tournage de son set. Pour cette occasion, elle a composé un morceau original intitulé « Little Things », réinterprétant un thème du film « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain ».

Un défi de taille

Le projet, entièrement autofinancé, aura nécessité près de deux années de préparation, « entièrement de façon indépendante, sans grande société de production », explique Hysta. Le jour J, l’équipe n’avait que deux heures pour tout installer, enregistrer et démonter.

« J’avais froid au deuxième étage, les mains tremblaient, je n’avais jamais été aussi nerveuse. Mais dès que j’ai commencé, je suis tombée dans une sorte de transe », se souvient l’artiste.

Née à Nantes, entre une enfance en Bretagne et une vie à bord d’un voilier, Hysta s’est imposée comme « L’Héritière du Hardcore ». Guidée par sa devise « My heart belongs to Hardcore », elle a façonné dès 16 ans un style qui honore les racines du hardcore tout en lui donnant une dimension moderne.

Ses performances à Tomorrowland, Defqon.1, Delta Festival ou Thunderdome l’ont menée des quatre coins de l’Europe jusqu’en Amérique du Sud, du Nord, en Asie, au Moyen-Orient et en Océanie.

Un genre autrefois marginalisé

« Rien n’est impossible. Même avec peu de moyens et dans des conditions difficiles, on peut donner vie à des idées folles. J’espère que cela inspirera d’autres à prendre des risques et à croire en leurs rêves », déclare l’artiste.

« Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour j’enverrais un message à ma grand-mère : Coucou Mamie, ce matin j’ai joué sur la tour Eiffel », sourit-elle. Une performance qui, selon l’artiste, prouve qu’un genre autrefois marginalisé peut aujourd’hui résonner depuis le monument le plus emblématique du monde.