Des images avilissantes qui font froid dans le dos
La salle d’audience, bondée, est plongée dans l’horreur avec la projection de 14 vidéos, plus ou moins longues, aux noms sordides décrivant les positions sexuelles. Dans l’atmosphère lugubre et silencieuse de la chambre du couple, avec juste le bruit du ventilateur en fond, on y voit l’accusé commettre avec vigueur l’irréparable, sous l’œil du chef caméraman Dominique Pelicot, qui n’hésite pas de temps à autre à glisser une main sur un sein ou sur le sexe de la victime. L’attitude de l’accusé dénote avec l’image qu’il renvoie lors de son procès, où il apparaît boiteux, se déplaçant avec une canne, le dos courbé. À l’écran, tout se fait silencieusement, comme s’il ne fallait pas réveiller celle qui dort, les yeux souvent bandés, et qu’on entend à de multiples reprises ronfler, alors même qu’un sexe est introduit dans sa bouche.
Assis dans son fauteuil, accoudé à sa béquille, l’ouvrier conteste. « Moi, j’ai jamais violé personne. Je pensais à un scénario », martèle-t-il. Pourtant, aux enquêteurs, l’accusé dira qu’il pensait « qu’elle était morte ». Devant le président, Christian Pasta, Husamettin Dogan explique que s’il a continué à pénétrer Gisèle Pelicot, c’était sur « incitation » ou bien les « menaces » de Dominique Pelicot. « J’avais envie de le frapper car il me menaçait, me mettait la pression. J’avais peur. Je suis parti. »