Avec son metal technique, viscéral et audacieux, Alluvial s’impose comme l’un des groupes les plus intrigants de la scène death moderne. À l’origine instrumental, le projet emmené par Wes Hauch a trouvé sa véritable voix avec l’arrivée du chanteur Kevin Muller. Aujourd’hui, Alluvial captive par sa noirceur, sa virtuosité et son intensité émotionnelle.
Un groupe à part dans le paysage metal extrême
Formé en 2016 à Portland, puis relocalisé à Atlanta, Alluvial s’est d’abord illustré avec The Deep Longing for Annihilation, un premier album instrumental qui posait les bases d’un death metal progressif dense et atmosphérique. Le départ de Keith Merrow (Conquering Dystopia) a laissé Wes Hauch seul maître à bord. Connu pour son travail avec The Faceless ou Black Crown Initiate, le guitariste a choisi de recentrer le projet autour d’une formule plus directe et vocale, en recrutant Kevin Muller (ex-The Merciless Concept).
Le virage s’opère pleinement avec Sarcoma, sorti en 2021 via Nuclear Blast. Cet album marque une rupture : désormais chanté, le son d’Alluvial s’oriente vers un deathcore/djent sombre, oppressant et remarquablement produit. La voix écorchée de Muller, tantôt gutturale, tantôt criée à la manière du black metal, contraste avec les rares interventions vocales plus rugueuses de Hauch, notamment sur le titre 40 Stories.
Une signature sonore unique, entre brutalité et finesse
Ce qui distingue Alluvial, c’est l’équilibre entre technicité et émotion. Wes Hauch, loin de la démonstration gratuite, compose des morceaux où la lourdeur cohabite avec la nuance. Les riffs acérés, les ambiances pesantes et les textures sonores complexes créent une expérience immersive, sans jamais sacrifier la lisibilité.
Le groupe cite des thématiques sombres comme la corruption, la dépression ou la dépendance, sans tomber dans la caricature. Le tout s’inscrit dans une esthétique cohérente, servie par une production ciselée. Les fans de Gojira, Rivers Of Nihil ou The Zenith Passage y trouveront de nombreuses résonances, sans jamais avoir l’impression d’entendre une redite.
Un avenir en construction : tournées, EP, et peut-être un nouvel album
Début 2024, Alluvial a publié Death Is But A Door, un EP aux allures de manifeste. Ce mini-album, produit par Hauch et mixé par Jeff Dunne (Veil Of Maya, Chelsea Grin…), comprend les morceaux Bog Dweller, Fogbelt et le titre éponyme, dont le clip a été coréalisé par Nickolas Jacobs et Juan Carlos Escobar Salazar. Hauch décrit cette chanson comme : “Une bonne chanson pour se briser le cœur et se trémousser.” (via X/Twitter).
Le groupe a ensuite sillonné les États-Unis au printemps 2025, en première partie de Whitechapel, lors de la tournée The Hymns In Dissonance. Si aucun album n’a encore été annoncé, tout indique qu’Alluvial est déjà en train de composer de nouveaux titres. En 2023, Hauch évoquait dans un podcast l’envie de créer une musique “plus sombre” et “plus écrasante” pour la suite.
Avec une direction artistique solide, un line-up désormais stable, et une fanbase en expansion, Alluvial a tous les atouts pour s’imposer durablement dans le metal extrême contemporain.