Johnny Depp, Jeff Bridges, Adam Driver et Jason Momoa devant la caméra de Terry Gilliam : c’était le programme de Carnival at the End of Days, finalement probablement annulé.

Le plus prolifique des ex-Monty Python, Terry Gilliam, est un grand spécialiste des projets très, voire trop, ambitieux. Des fois, ça donne des petits miracles de cinéma, des films baroques et dystopiques, comme Brazil. Des fois, ça donne des années d’errance artistique (et un super documentaire), comme pour L’Homme qui tua Don Quichotte, finalement sorti en 2018. Et des fois, ça ne donne… rien, comme dans le cas de The Defective Detective et son adaptation du Conte de deux cités.

Son dernier projet en date, Carnival at the End of Days, semble appartenir à la dernière catégorie, malgré son casting ultra-prestigieux.

L'Homme qui tua Don Quichotte : Photo Adam Driver, Jonathan PryceL’Homme qui tua Don Quichotte, déjà avec Johnny Depp, qui a mis plus de 15 ans à se concrétiserTerry Gilliam at the end of Days

Carnival at the End of Days n’est rien de moins qu’une comédie sur l’histoire d’Adam et Eve, coécrite par Christopher Brett Bailey. L’équipe se préparait à un tournage en Italie, afin de bénéficier des impôts locaux. Et surtout, le casting est à lui seul un fantasme hollywoodien : Johnny Depp dans le rôle de Satan, Jeff Bridges dans celui de Dieu, en plus d’Adam Driver, Jason Momoa, Tom Waits, Asa Butterfield et Emma Laird (Adam et Eve ?).

Ça, c’est ce qu’on savait avant le mois d’octobre 2025. Le 2, le compte YouTube des Monty Python a publié une longue interview de Gilliam à l’occasion des 50 ans de Sacré Graal !. Le cinéaste a donné des nouvelles, et elles ne sont pas bonnes :

« Je pensais qu’on avait l’argent, on avait le casting, c’était magnifique. Et ça s’effondre actuellement. […] Je ne pense pas que ça va arriver. Dans le monde indépendant, vous trouvez tellement d’arnaqueurs intéressants. Ils vous promettent la lune et la lune n’arrive pas. Je pense que celui-ci n’arrivera pas. C’est probablement la première fois que je le dis publiquement. Donc ça m’inquiète de le dire – ça va probablement le tuer. »

Las Vegas Parano : photoJohnny Depp déjà chez Terry Gilliam dans Las Vegas Parano

Visiblement, c’est au niveau des partenaires financiers italiens que ça coince, comme souvent dans ce cas. Foutu pour foutu, le réalisateur a donné un peu plus de détails sur l’intrigue :

« C’est Dieu qui décide de détruire l’humanité, la rayer de la carte, pour avoir niqué son beau jardin, la Terre. C’est une comédie, bien sûr. Le seul personnage qui veut faire quelque chose pour sauver l’humanité, c’est Satan. Parce que sans l’humanité, il perd son boulot. […] Il essaie de convaincre Dieu qu’il a trouvé de nouveaux Adam et Eve. »

Un pitch alléchant, pile dans l’univers du réalisateur, désormais âgé de 84 ans. Étant donné qu’il a travaillé cinq ans sur le film, il est possible que L’Homme qui tua Don Quichotte soit le dernier de sa riche carrière. Quoiqu’avec lui, il ne faut jurer de rien.