Agressé alors qu’il se rendait au travail à 3h du matin, le boulanger Eric Vacavant a décidé de rester ouvert, « je trouve toujours que c’est un beau quartier ». Malgré cette mésaventure, il dresse un bilan positif de ces neuf mois d’activité. Et voit même plus loin…
Au coeur du quartier de la Villeneuve, la boulangerie La Mie de l’Arlequin est toujours ouverte. Le patron, Eric Vacavant, a décidé de rester malgré son agression le 14 septembre dernier. Pris à partie par deux hommes et leur chien, il s’en est sorti. Et après avoir hésité quelques heures, il s’est décidé : pas question de partir. « C’est encore dans un coin de ma tête, mais si je veux avancer, il faut que je laisse ça dernière moi » lâche le boulanger installé depuis décembre 2024. Mais désormais, lorsqu’il vient au travail, il reste sur ses gardes. Son chien Thor – un gros patou blanc – l’accompagne tous les matins pour aller à la boulangerie. « C’est mon assurance du matin » sourit Eric Vacavant. « Il a été blessé plus durement que moi dans l’agression, il a subi 12 morsures » raconte le boulanger.
Sa collègue Virginie, qui s’occupe de la partir traiteur depuis le mois de juin se tient elle aussi sur ses gardes. « J’arrive vers 4h du matin, et donc j’ai toujours un marteau sur moi… au cas où » raconte-t-elle. Pour autant, pas question de chercher du travail ailleurs. « Malgré ça, j’aime mon travail et je suis bien ici, il y a plein de choses à développer » estime-t-elle.
La façade de La Mie de l’Arlequin, dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble © Radio France – Théo HetschTrois autres commerces à pourvoir à l’Arlequin
Ce qui les a surtout convaincu, c’est la solidarité des clients. Après 3 années sans boulangerie, ils sont ravis et soutiennent l’équipe. « C’est vraiment important d’avoir une bonne boulangerie, grâce à cela on a l’impression que c’est un quartier comme un autre, avec son marché et sa boulangerie » raconte un client. « Avant on allait en grande surface, c’est quand même plus sympa et meilleur ici » approuve une autre.
« C’est un beau quartier, on a un beau parc, il y a plein d’atouts. Cette agression n’entame absolument pas ma motivation et l’envie de rester » insiste Eric Vacavant. Aujourd’hui, il embauche 5 personnes, dont un pâtissier, une traiteuse et une vendeuse. La métropole espère que l’exemple d’Eric donnera envie à d’autres : un appel à projet est lancé pour trois locaux commerciaux à l’Arlequin, un café et une épicerie notamment.