Ayoub Abdi – HBC Nantes – Crédit photo : Aurélie Notar

Impressionnants de maîtrise et portés par un Ayoub Abdi en feu, les Nantais ont infligé une lourde défaite au Sporting Lisbonne. Grâce à ce succès à l’extérieur, le « H » grimpe à la 3e place du groupe A et confirme sa montée en puissance.

Le Pavilhão João Rocha attendait cette revanche. Après une défaite cruelle pour les Portugais (30-32), qui les avait privés d’un premier Final Four de leur histoire en avril dernier, le Sporting voulait sa revanche. Selon eux, ils se voyaient capables de l’obtenir ce soir. Les supporters portugais échauffent leur voix sur un air de My Way de Frank Sinatra, mais la seule « façon » ce soir… était nantaise.

Dans ce début de périple marqué par 4 matchs à l’extérieur et l’absence de Julien Bos, c’est Nacho Biosca qui ouvre le bal avec un arrêt. Et même si l’attaque nantaise n’était pas en reste lors des dernières sorties, le flanc droit ligérien a décidé de passer la vitesse supérieure. Ayoub Abdi et Théo Avelange-Demouge s’en donnent à cœur joie : montée de balle, duel, décalage… toute la palette technique y passe. Les Portugais, restés aux vestiaires, forcent Ricardo Costa à poser un temps mort (2-7, 9’). Malgré cette pause tactique, le Sporting reste absent : ne gagne pas ses duels, ne replie pas (3-9, 11’), et quand ils trouvent une solution à 6 mètres, Biosca est là pour se dresser devant eux.

Des Nantais inarrêtables

Les Lisboètes commencent à trouver le chemin des filets, mais ils tombent sur une équipe conquérante. Sentant le match leur échapper, le public et le staff portugais s’en prennent au corps arbitral, en vain. Le Sporting passe en 1-5, mais cela permet à Nantes de varier ses buteurs, notamment avec Nicolas Tournat qui s’illustre (7-13, 15’). Les Nantais voient leur capitaine Valero Rivera sortir sur blessure, touché au genou sur une montée de balle. Ayoub Abdi, insaisissable, signe son meilleur match depuis le début de la saison (11/14) : il gratte des ballons et les convertit lui-même (9-19, 24’). La mi-temps semble interminable pour le Sporting, qui voit même ses leaders, à l’image de Kiko Costa, perdre des ballons seuls sur réception. Les locaux ne peuvent que constater que les Nantais semblent ce soir plus rapides, sauter plus haut et plus puissants (11-23, 30’).

La seconde mi-temps est moins impressionnante pour Nantes, mais tout aussi efficace. Ça démarre fort, avec un but d’entrée de Aymeric Mine qui part à vive allure. Bis repetita avec un Biosca toujours présent, permettant aux Nantais d’accentuer leur avance (26-11, 33’). Moins appliqués, les visiteurs laissent toutefois les locaux grappiller (17-29, 40’). La défense tout-terrain proposée par Lisbonne perturbe un temps les Nantais. Mais quand il n’y a pas de solution, Abdi prend ses responsabilités, insolent de réussite ce soir, et « climatisant » la salle qui commençait à espérer un retour du Sporting.

Théo AVELANGE DEMOUGE – HBC Nantes – Crédit : Aurélie Notar
Un finish maîtrisé malgré la réaction portugaise

Comme souvent côté portugais, quand tout va mal, on s’en remet à Martim Costa (10/12), seul à surnager dans ce bateau en perdition. Les joueurs locaux s’engagent davantage, et Aymeric Mine doit sortir après une torsion de cheville. Biosca n’est plus aussi impérial qu’en première période, et les Portugais repassent sous la barre des 10 buts d’écart (23-32, 47’). Thibaud Briet voit rouge après une troisième exclusion de deux minutes pour une faute sur Martim Costa. Le Sporting traverse un temps fort. Mais sans paniquer, Nantes s’appuie sur son collectif. Pesic, entré en jeu, signe 3 arrêts sur ses 3 premiers tirs ( et 7/11 au global) et éteint les dernières flammes adverses.

En fin de match, difficile de dire qui mène la danse côté nantais tant le collectif rayonne : 11 buts pour Abdi, 7 pour Léopold, 5 pour Avelange-Demouge, 4 pour Tarrafeta et Tournat… Malgré un léger mieux en deuxième période, les Portugais s’inclinent logiquement face au HBC Nantes (28-39, 60’). Nantes double son adversaire du soir au classement et grimpe à la 3e place du groupe A.

C’est un Nantes en pleine montée en puissance qui posera ses valises au Parnasse de Nîmes dimanche, avant de poursuivre son voyage vers Kielce et Montpellier le 18 octobre prochain. En plus d’Aymeric Minne, le H a persu son capitaine, Valero Rivera, suite à une blessure au genou.                                                                                                     Ilann Thuel