Ce matin du 7 octobre 2025, lorsque la police municipale déboule dans le quartier du Mail, dans le 14e arrondissement de Marseille, pour déloger des dealers installés autour d’un brasero devant l’école Vayssière, les petites mains du plan stup ont la tête des mauvais jours. Le « four » établi au pied des tours de la cité tourne au ralenti. « Ça travaille pas aujourd’hui », grommelle un vendeur aux agents revenus quelques heures plus tard.

Et pour cause, au cours de la nuit précédente, le réseau a subi une sérieuse rupture de sa chaîne d’approvisionnement.  

Deux femmes à la logistique

La faute aux policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST). L’unité qui traque les dealers, et de plus en plus souvent, leur logistique, a justement repéré un ravitailleur. Ou plutôt une ravitailleuse, car de plus en plus souvent, pour détourner l’attention, les trafiquants font appel à des femmes, parfois même avec enfant, pour transporter leur précieuse marchandise d’un lieu de stockage au point de vente. Mais l’astuce, désormais un peu trop fréquente, fonctionne de moins en moins bien.

Aussi, lorsque les agents de la BST repèrent la jeune femme, ils la prennent en filature, lundi soir, et s’attendent à remonter jusqu’à un lieu de stockage. Les surveillances les conduisent jusqu’aux Aygalades, dans le 15e arrondissement, où l’appartement nourrice est enfin localisé au milieu de la nuit.

Lors de la perquisition, ils tombent sur une autre jeune femme, âgée de 29 ans. L’occupante des lieux, soupçonnée d’être une nourrice du réseau du Mail, partage son logement avec près de 18 kilos de résine de cannabis et presque un kilo d’herbe de la même essence. Elle est interpellée pour trafic de stupéfiants au côté de l’autre jeune femme, âgée elle de 24 ans,  suspectée de ravitailler le point de deal.