Laszlo Krasznahorkai, à Rome, en juillet 2025. Laszlo Krasznahorkai, à Rome, en juillet 2025. FRANCO ORIGLIA / GETTY IMAGES

Si l’œuvre du Hongrois Laszlo Krasznahorkai, récipiendaire du prix Nobel de littérature 2025, s’impose par elle-même comme l’une des plus importantes aujourd’hui, cette distinction témoigne aussi, après la même récompense accordée à la Polonaise Olga Tokarczuk (2019), du dynamisme de la fiction est-européenne.

Très connue dans le monde anglo-saxon où Krasznahorkai avait reçu, dès 2015, le prestigieux prix international Booker, considéré comme l’antichambre du Nobel, cette œuvre a eu en France une réception plus tardive et fragmentaire. Ainsi le premier livre qui avait imposé Kraszanahorkai sur la scène de son pays en 1985, Le Tango de Satan, n’a-t-il été traduit qu’en 2000 (chez Gallimard). La continuité de son accueil dans l’Hexagone doit beaucoup à la ténacité et à l’enthousiasme de petits éditeurs, en particulier Cambourakis, qui a fait paraître, entre autres, en version française Seiobo est descendu sur terre (2018), Le baron Wenckheim est de retour (2023) et Petits travaux pour un palais (2024), dans les excellentes traductions de Joëlle Dufeuilly.

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Né en 1954 à Gyula, non loin de la frontière roumaine, en Transylvanie, dans une famille de juristes classée comme « bourgeoise » donc mal vue des autorités, Laszlo Krasznahorkai n’a quitté la Hongrie qu’en 1987, pour Berlin. La chute du rideau de fer l’amène à voyager dans le monde entier. Il effectue ainsi de longs séjours en Asie dans la décennie 1990, multipliant ses sources d’intérêt et d’inspiration. Après avoir longtemps nomadisé et vécu, comme son compatriote et ami le Prix Nobel (2002) Imre Kertesz (1929-2016), dans la capitale allemande, il s’est un temps établi à Trieste (Italie) afin de fuir l’atmosphère créée par le régime du dirigeant hongrois Viktor Orban.

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