Par

Lisa Rodrigues

Publié le

9 oct. 2025 à 13h49

Début des travaux prévu fin 2026 pour la Chronovélo sur le cours Berriat. L’annonce est tombée juste avant l’été, après la mobilisation de citoyens et de commerçants, qui dénoncent davantage la transformation de cette artère en voie à sens unique pour les automobilistes.
Mais ce report, il ne passe pas pour les défenseurs de la cause cycliste à Grenoble. Une partie d’entre eux, menés par trois associations – Parlons-Y Vélo, Le P’tit Vélo dans la Tête et l’ADTC – Se déplacer autrement – a organisé une action coup de poing lundi 6 octobre pour demander des aménagements temporaires.

Une barrière humaine pour les cyclistes

Car ils le redisent : le cours Berriat n’est pas suffisamment sécurisé pour les vélos.

Selon les organisateurs, ils étaient environ 70 à s’être rassemblés puis positionnés au croisement avec la rue Joseph-Rey, pour matérialiser une vraie barrière de protection pour les cyclistes.

Trois associations grenobloises ont fait une opération coup de poing sur le cours Berriat pour réclamer une meilleure sécurisation des vélos sur cette artère, alors que les travaux de la Chronovélo ont été repoussés.
Trois associations grenobloises ont fait une opération coup de poing sur le cours Berriat pour réclamer une meilleure sécurisation des vélos sur cette artère, alors que les travaux de la Chronovélo ont été repoussés. (©Document remis à actu Grenoble / ADTC – Se déplacer autrement)

« On mélange sur une même route des personnes [cyclistes] entre 50 et 100 kg et des automobilistes qui font entre 1 et 2 tonnes. On a des voitures qui doublent en rasant les vélos, c’est un frein pour les usagers », souligne Emmanuel Colin de Verdière, président d’ADTC – Se déplacer autrement.

Ce sentiment d’insécurité pour les cyclistes s’est accentué lors des derniers baromètres vélos, malgré la bonne place de Grenoble dans ces classements.

« Le cours Berriat est en rouge vif » quand il s’agit d’indiquer les zones les plus accidentogènes de la ville. « Aujourd’hui, il n’y a que des bandes cyclables d’approche à certains croisements sur cette route. D’ailleurs, il y a des automobilistes qui s’y garent », peste le président.

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Des aménagements temporaires demandés

Le projet initial de la Chronovélo prévoyait une piste de « 4 mètres de large », projet qui « a été approuvé à la suite d’une concertation publique, avec une réalisation initialement prévue pour fin 2025 », rappellent les associations dans un communiqué.

Et outre le report « à une date postérieure aux futures élections municipales de mars 2026 » des travaux, les associations redoutent que la demande formulée par le collectif de commerçants du cours Berriat ne soit reprise. Pour rappel, ce collectif a proposé de maintenir une piste cyclable, mais réduite, pour permettre de garder un double sens de circulation des véhicules.

En attendant de prochaines discussions avec les collectivités, les associations cyclistes demandent, en attendant, d’appliquer le plan de circulation prévu à la fin des travaux « dès maintenant » : un marquage au sol tout le long du cours Berriat, accompagnés de plots.

Calendrier prévisionnel du chantier de la Chronovélo

La future Chronovélo doit relier, à terme, Fontaine au centre de Grenoble. La première phase du chantier concerne la rue du Vercors, jusqu’au tribunal de Grenoble, et doit se terminer fin 2025. La deuxième phase comprend la rue Pierre-Sémard, où les travaux se tiendront sur le premier semestre 2026.
Le cours Berriat doit donc voir arriver le chantier au 4e trimestre 2026, avant une fin programmée des travaux au 2e trimestre 2027.

« Le projet n’a pas été modifié »

Contactée par la rédaction, Grenoble-Alpes Métropole – en charge du chantier des Chronovélos – indique simplement que les travaux sont « en cours et [que] le projet n’a pas été modifié. Le calendrier a simplement été inversé dans l’intérêt du bon déroulement du chantier. »

Les associations ne perdent tout de même pas espoir concernant leur proposition d’installation temporaire, même face aux prochaines échéances électorales. « C’est un projet attendu depuis 10 ans, insiste Emmanuel Colin de Verdière. En mai 2020, pendant l’entre-deux-tours des municipales à Grenoble, il y a eu des aménagements temporaires réalisés pour les vélos ! »

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