Par

David Saint-Sernin

Publié le

9 oct. 2025 à 13h07

Des tigres en cages au bord d’une route très fréquentée au sud-ouest de Toulouse. Des passants qui viennent observer les félins, parfois en famille. Des automobilistes qui ralentissent pour les regarder. Depuis ce mercredi 8 octobre 2025, le cirque Zapata a installé son chapiteau, et toutes ses installations à Cugnaux, sur un terrain, au bout des pistes de l’aéroport de Toulouse Francazal. Un cirque qui donne à voir au public une cinquantaine d’animaux. Pas vraiment du goût de la mairie et de certains habitants. Ce qu’il se passe.

Un cirque avec « 50 animaux à découvrir »

Après un passage à Saint-Orens, fin septembre, le célèbre cirque annonce rester jusqu’au dimanche 12 octobre 2025. Une représentation de deux heures est prévue chaque jour.

Le Grand cirque Zapatta prévoit une représentation par jour jusqu'à dimanche.
Le Grand cirque Zapata prévoit une représentation par jour jusqu’à dimanche. (©Document remis à Actu Toulouse)

« Venez découvrir notre nouveau spectacle avec les jongleurs, acrobates, équilibristes, magiciens sans oublier nos clowns qui vous feront pleurer de rire ! En exclusivité venez découvrir nos majestueuses lionnes et notre star Jumbo l’hippopotame géant ! Plus de 50 animaux sont à découvrir au Grand Cirque Zavatta ! » annonce le cirque sur ses réseaux sociaux.

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La mairie n’a pas donné d’autorisation

Un cirque avec des animaux… Cela n’est pas du goût de la mairie de Cugnaux qui a réagi, jeudi 9 octobre dans un communiqué :

« La Ville de Cugnaux n’a pas autorisé l’installation du cirque Zavatta, actuellement présent sur un terrain privé, et n’a délivré aucune autorisation en ce sens. La Ville a saisi les services de l’État – gendarmerie et préfecture – afin que toutes les vérifications et mesures nécessaires soient engagées. Pour rappel, le Conseil municipal a voté un vœu interdisant la présence de cirques avec animaux sur le territoire communal. L’utilisation d’animaux sauvages dans les établissements itinérants sera interdite à compter du 1er décembre 2028, en application de la loi du 30 novembre 2021 ».

Certains habitants ont également appelé au boycott du cirque sur les réseaux sociaux.

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Les tigres ont été installés dans une cage au bord de la route. Les passants s'arrêtent et viennent prendre les animaux en photo, parfois en famille.
Les tigres ont été installés dans une cage au bord de la route. Les passants s’arrêtent et viennent prendre les animaux en photo, parfois en famille. (©Document remis à Actu Toulouse)
Le cirque s'est installé depuis le mercredi 8 octobre, attisant la curiosité des passants.
Le cirque s’est installé depuis le mercredi 8 octobre, attisant la curiosité des passants. (©Document remis à Actu Toulouse)

Que dit la loi ?

Pour rappel, à partir du 1er décembre 2028, les animaux sauvages seront interdits dans les cirques itinérants en France selon la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale. D’ici 2028, les cirques doivent donc se séparer et placer les animaux sauvages qu’ils détiennent, comme les lions. Des animaux qui ne pourront plus suivre les cirques.

En mai, le Gouvernement avait annoncé un plan d’accompagnement des professionnels du monde du cirque itinérant, pour « soutenir la reconversion des établissements », « accompagner la transition professionnelle » et « garantir le bien-être des animaux. »

Un tigre en cage ce jeudi 8 octobre 2025.
Un tigre en cage ce jeudi 8 octobre 2025. (©Document remis à Actu Toulouse)Des tensions ces derniers mois

En attendant que la loi soit appliquée dans un peu plus de deux ans, les tensions se multiplient dans l’agglomération de Toulouse ces derniers mois.

En mai dernier, à Labarthe-sur-Lèze (Haute-Garonne), au sud de Toulouse, un cirque avec animaux s’était installé, au coeur de cette commune de 6500 habitants.

La mairie avait dénoncé une « installation illégale » et avait appelé « à boycotter le cirque ».

« Monsieur le Maire a d’ailleurs rappelé son opposition à l’utilisation d’animaux sauvages pour des « attractions » et rappelé son arrêté contre la maltraitance animale. Nous demandons aux Labarthaises et aux Labarthais de ne pas assister aux représentations de ce cirque illégal sur la commune », indiquait alors la mairie dans un communiqué.

Dans la foulée, le même cirque avait posé son chapiteau à Cornebarrieu, suscitant là aussi de vives réactions, et la désapprobation de la municipalité.

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