En début d’exercice, après une poignée de Grands Prix disputés, il semblait déjà évident que McLaren filait vers un doublé inexorable en F1. Titrés à Singapour en ce qui concerne le championnat des Constructeurs, les Britanniques ont parcouru le chemin qui leur était tracé sur ce plan. Irrattrapables face à des concurrents dont les résultats se dessinaient en dents de scie, Oscar Piastri et Lando Norris pourraient néanmoins voir le retour de Max Verstappen demeurer comme une véritable menace à ce stade de la saison. Battue, l’écurie Red Bull ne semble en effet pas avoir dit son dernier mot.
Vainqueur à Monza, vainqueur à Bakou, deuxième à Singapour, Max Verstappen est en effet de retour sur des standards auquel il a habitué le fan de Formule 1 ces dernières années. Clinique, et capable de retrouver ses sensations au volant d’une RB21 bien mal en point à l’été, le Néerlandais semble surtout bénéficier d’évolutions introduites en Italie notamment, à la rentrée.
En effet, Red Bull n’avait pas manqué de communiquer sur l’introduction d’un tout nouveau fond plat du côté de Monza en début de week-end. Ainsi, de manière totalement inattendue pour lui comme pour son équipe, le quadruple champion du monde est venu réaliser l’un meetings les plus impressionnants de la saison, reléguant les deux monoplaces McLaren à près de 20 secondes derrière lui.
Mekies confirme le retour dans le match de Red Bull
Dans des propos relayés par The Race, Laurent Mekies, nouveau Team Principal de Red Bull depuis l’éviction de Christian Horner cet été, confirme que la stratégie de l’écurie converge justement vers cet effort consenti avant le changement de règlementation technique. « Il était et il est très important que nous comprenions si le projet [de la monoplace de 2025] a plus de performance, expliquait le Français. Il est important d’aller au fond des choses. Car nous élaborerons le projet de l’année prochaine – même si la réglementation sera radicalement différente – avec les mêmes outils et la même méthodologie. »
Enclin à développer la manière dont il concevait la situation, Laurent Mekies voit cette poursuite du développement de la RB21 comme une double-opportunité. En plus de voir Max Verstappen lutter à nouveau pour les premières places à court terme, permettant à Red Bull d’espérer un nouveau titre pour son champion, un tel travail pourrait également permettre de ne pas totalement partir d’une feuille blanche dans les prochains mois. « Il est essentiel de valider, avec la voiture de cette année, la justesse de notre analyse des données et de notre développement, développait l’ancien directeur de Racing Bulls. Comprendre les changements qui ont conduit à ce niveau de développement nous donnera confiance pour l’hiver prochain. »
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Revers de la médaille ?
Alors que la compréhension se trouve en effet au cœur de la besogne réalisée par chacune des écuries en cette fin de saison, Red Bull semble miser sur un pari audacieux. À l’image de Mercedes, réalisant des progrès sans pour autant comprendre les raisons exactes de cette élévation, Milton Keynes avance sans omettre pour autant les risques de cette décision. « Bien sûr, cela a un coût pour le projet 2026, tempérait Laurent Mekies. Mais nous pensons que c’est le bon compromis pour nous, sans juger les autres. »
Là où de nombreuses écuries entretenant de l’espoir pour 2026, et ce à des échelles différentes, à l’image d’Alpine, Williams, ou plus récemment Ferrari, Red Bull mise sur l’audace. Celle de jouer sur deux tableaux, comme avait essayé de faire la Scuderia pendant quelques mois. Cependant, l’arrivée de Laurent Mekies semble coïncider avec une clarification du projet 2025. Reste maintenant à déterminer si la chute n’en sera que plus grande dès la rentrée prochaine. Avec le développement du moteur Red Bull Powertrains en collaboration étroite avec Ford, l’écurie de Milton Keynes aura en tout cas forte affaire pour se maintenir parmi les cadors.