Désignée « grande cause nationale de 2025 », la santé mentale fait l’objet de récentes études concernant la détresse psychologique des plus jeunes. « A chaque endroit de la société, on observe à quel point cette question est majeure », affirme Johanna Rolland, maire de Nantes lors d’une conférence de presse jeudi, au sein de la future maison des enfants. Cette structure, située en plein cœur du quartier de la santé de l’île de Nantes, accueillera gratuitement et sans nécessité d’orientation médicale préalable, les enfants de 6 à 11 ans dans le besoin, dès septembre 2026.

A l’heure où un enfant sur huit est concerné par un trouble de santé mentale en France, « nous avons décidé de prendre toutes nos responsabilités sur le sujet », assure la maire de Nantes. Avec la présence d’une équipe de professionnels (psychomotriciens, pédopsychiatres, pédiatres…) et une surface de 300 m2 et un accueil gratuit pour les enfants et leurs familles, la maison des enfants est « un nouveau service sans équivalent en France », assure-t-elle.

Accueil personnalisé

« Il était essentiel de proposer une réponse nouvelle, capable d’accueillir, d’écouter, d’orienter et d’accompagner les enfants de 6 à 11 ans en situation de mal-être », indique Jérôme Jumel, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) des Pays-de-la-Loire.

« L’accueil se fera en plusieurs étapes », détaille Elise Guénégot, pédopsychiatre. D’abord, il s’agira de « recueillir la demande de l’enfant » avant de lui accorder « un rendez-vous avec un binôme de professionnels ». Dès lors, les intervenants seront plus à même de « trouver l’orientation la plus juste pour l’enfant et de lui proposer des soins adaptés », évoque la spécialiste. Les prises en charge individuelles s’ajouteront à des prises en charge de groupe au cours desquelles plusieurs thématiques clés de la santé mentale seront abordées comme le sommeil, l’alimentation ou encore l’exposition aux écrans.

Hausse des diagnostics de type psychiatrique dans la région

Avec ce service, la mairie compte réduire les inégalités territoriales et sociales auxquelles se heurtent les problèmes de santé mentale. « Le but n’est pas de superposer des suivis chez les familles qui bénéficient déjà d’un suivi psychologique qualitatif », énonce Marlène Collineau, adjointe à la mairie de Nantes en charge de la santé.

Notre dossier sur la santé mentale

Selon l’observatoire régional de la santé (ORS) des Pays-de-la-Loire, « plus de 430 passages pour un diagnostic de type psychiatrique d’enfants de 6-11 ans résidant en Loire-Atlantique ont été enregistrés dans les services d’urgence des Pays-de-la-Loire », soit 3,4 % de l’ensemble des passages annuels.