Le 6 juin 1981, l’engin s’envole pour la première course aérienne transatlantique Paris-New York-Paris, avec, aux commandes, le pilote français Jean-Pierre Chauzit. Durant 3 jours, 17 nations s’affrontent, équipées de petits avions. « Le Piper Aerostar 602 P peint par Niki de Saint Phalle était l’avion le plus moderne de la compétition et a brillamment terminé à la deuxième place », relate la Niki Charitable Art Foundation. « Croyez-le ou non, cette merveille psychédélique volante fera l’aller-retour entre la France et le Connecticut ce week-end pour participer à la première course aérienne transatlantique », commentait l’artiste peu avant la course.

L'avion dcor par Niki de Saint Phalle dans les airs en France le 18 mai 1981.

L’avion décoré par Niki de Saint Phalle dans les airs, en France, le 18 mai 1981.

Keystone-France/Getty Images

Niki de Saint-Phalle n’est pas la première (ni la dernière) artiste à avoir redécoré un avion. En 1973 puis en 1975, Alexandre Calder fut commissionné par la compagnie aérienne Braniff International, pour peindre deux avions, le premier pour l’Amérique du Sud, égayé de formes géométriques rouges, bleues et jaunes, et le second, rouge et bleu, pour célébrer le bicentenaire de l’indépendance des États-Unis. En 1989, Keith Haring habillera une structure gonflable monumentale en forme d’avion, pour commémorer le bicentenaire de la Révolution française. En 2014, le duo brésilien Osgemeos s’emparera du Boeing 737 qui transportera l’équipe de football nationale pour la Coupe du Monde.

L'un des deux avions signs par Alexander Calder dans les annes 1970.

L’un des deux avions signés par Alexander Calder dans les années 1970.

Patrick Grehan/Getty ImagesLa plus grande Nana de Niki de Saint Phalle

Vingt-trois mètres de longueur, 6 mètres de hauteur, 6 tonnes, 100 000 visiteurs en trois mois : Hon est la statue de tous les records. Signifiant « Elle » en suédois, cette œuvre est commandée par Ponthus Hulten, directeur du Moderna Museet de Stockholm en 1966, qui nourrit le désir d’une statue monumentale éphémère pour l’été. Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely (son mari) et l’artiste finlandais Olof Ultvedt veulent concevoir une grande pièce de pop art européenne, en rupture avec celles observées aux États-Unis. Après maintes réflexions et une première proposition de théâtre mécanique par Jean Tinguely, les quatre esthètes misent sur une pièce pensée comme une cathédrale. Finalement, c’est le modèle des Nanas de Niki de Saint Phalle qui est retenu. En version allongée, enceinte et les jambes écartées, cette immense femme enceinte est pensée pour s’offrir aux visiteurs via son sexe.