L’ancien garde des Sceaux est entré au Panthéon au terme d’une cérémonie qui a attiré un large public le long de la rue Soufflot.

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Publié le 09/10/2025 21:03

Mis à jour le 09/10/2025 21:03

Temps de lecture : 4min

La façade du Panthéon, qui arbore l'effigie de Robert Badinter, le 9 octobre 2025. (STEPHANIE LECOCQ / AFP)

La façade du Panthéon, qui arbore l’effigie de Robert Badinter, le 9 octobre 2025. (STEPHANIE LECOCQ / AFP)

L’Elysée promettait une « cérémonie solennelle ». La panthéonisation de Robert Badinter a quand même son lot de temps forts, jeudi 9 octobre. L’artisan de l’abolition de la peine de mort est au temple de la République, « avec les Lumières » et « les principes de l’Etat de droit » pour reprendre les mots du président Macron. Franceinfo revient sur cinq moments marquant de la cérémonie

Le comédien Guillaume Gallienne cite Victor Hugo

« S’il s’est autant battu par la justice, c’est qu’il savait dans sa chair, ce que l’injustice peut ravager », a déclaré Guillaume Gallienne, qui est revenu sur l’histoire familiale des Badinter et a cité un discours d’un autre fervent abolitionniste, Victor Hugo, en 1848 à la tribune de l’Assemblée constituante. Un texte choisi par Elisabeth Badinter, son épouse, comme toutes les œuvres citées lors de la cérémonie. « Qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. »

À l’occasion de la panthéonisation de Robert Badinter jeudi 9 octobre, l’acteur et scénariste Guillaume Gallienne clame le discours de Victor Hugo du 15 septembre 1848. #Badinter

À l’occasion de la panthéonisation de Robert Badinter jeudi 9 octobre, l’acteur et scénariste Guillaume Gallienne clame le discours de Victor Hugo du 15 septembre 1848. #Badinter

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« Vous ne l’abolirez pas peut-être aujourd’hui ; mais, n’en doutez pas, vous l’abolirez ou vos successeurs l’aboliront demain ! », écrivait encore Victor Hugo, prophétique.

Julien Clerc reprend sa chanson « L’Assassin assassiné »

Panthéonisation de Badinter : Julien Clerc chante "L'Assassin assassiné"

Panthéonisation de Badinter : Julien Clerc chante « L’Assassin assassiné »

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Le chanteur a repris son titre de 1980, qui défendait l’abolition de la peine de mort dans une France alors majoritairement contre. Quand il avait sorti la chanson en 1980, Robert Badinter avait écrit à Julien Clerc, rapporte Le Parisien : « Votre chanson a fait bien plus que 20 conférences et 30 discours. » Le chanteur parlait d’un « immense honneur ».

Le monde de la justice accompagne le cénotaphe de Robert Badinter

Les membres de la garde républicaine portent le cénotaphe de Robert Badinter pour l’entrée au Panthéon de Robert Badinter. #Badinter

Les membres de la garde républicaine portent le cénotaphe de Robert Badinter pour l’entrée au Panthéon de Robert Badinter. #Badinter

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Les porteurs du cénotaphe ont gravi les marches du Panthéon, entourés d’une haie d’honneur de professionnels de la justice. « Vous nous avez appris que la justice est fragile », a ainsi expliqué Alexia Colin-Bonardot, une étudiante à l’Ecole nationale de la magistrature.

“Monsieur Badinter, ce que vous nous laissez, ce ne sont pas des certitudes, ce sont des repères. Vous nous avez appris que la justice est fragile”, déclare Alexia Colin-Bonardot, auditrice de justice à l’École nationale de la magistrature, aux portes du Panthéon et devant l’École de droit de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.

“Monsieur Badinter, ce que vous nous laissez, ce ne sont pas des certitudes, ce sont des repères. Vous nous avez appris que la justice est fragile”, déclare Alexia Colin-Bonardot, auditrice de justice à l’École nationale de la magistrature, aux portes du Panthéon et devant l’École de droit de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.

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« Nous prenons le relais pour faire vivre ce que vous avez incarné », poursuit Thibault Bailly, avocat et premier secrétaire de la conférence du barreau. « Aujourd’hui, en votre nom et pour tous ceux qui viendront après nous, nous gardons en mémoire vos mots : ‘Tant que je vivrai, je combattrai la peine de mort’. »

Emmanuel Macron salue le « gardien d’un idéal »

Lors d’un discours long d’une quinzaine de minutes, Emmanuel Macron a rendu hommage à Robert Badinter, à sa vie et son œuvre, évoquant les résonances de ces dernières dans la situation actuelle de la France. « Robert Badinter, né dans les années [19]20, ravagées par la haine des juifs, s’est éteint dans nos années 20, où à nouveau, la haine des juifs tue ».

Emmanuel Macron a rendu hommage à Robert Badinter lors de la panthéonisation de l'ancien ministre de la Justice, jeudi 9 octobre. Il "rentre au Panthéon avec les principes de l’État de droit. Une certaine idée de l’homme inséparable de l’idéal républicain."

Emmanuel Macron a rendu hommage à Robert Badinter lors de la panthéonisation de l’ancien ministre de la Justice, jeudi 9 octobre. Il « rentre au Panthéon avec les principes de l’État de droit. Une certaine idée de l’homme inséparable de l’idéal républicain. »

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« Robert Badinter entre au Panthéon avec les principes de l’Etat de droit. Une certaine idée de l’homme inséparable de l’idéal républicain », a salué le locataire de l’Elysée.

Une projection spectaculaire sur la façade du Panthéon 

Au moment de conclure la cérémonie, le Panthéon s’est paré de bleu pour retracer, sur sa façade, la vie du grand homme en quelques minutes. Le cénotaphe de Robert Badinter doit être installé aux côtés de Condorcet, le philosophe des Lumières qu’il avait contribué à faire panthéoniser, en écrivant une biographie fouillée, avec son épouse Elisabeth.

Après le discours d'Emmanuel Macron, la vie de Robert Badinter a été racontée en "mapping" sur la façade du Panthéon, par Elissa Alloula, comédienne pensionnaire de la Comédie-Française.

Après le discours d’Emmanuel Macron, la vie de Robert Badinter a été racontée en « mapping » sur la façade du Panthéon, par Elissa Alloula, comédienne pensionnaire de la Comédie-Française.

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Celui qui a été président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995 repose désormais symboliquement au Panthéon, à travers des objets déposés dans son cénotaphe : sa robe d’avocat, une copie de son discours sur l’abolition de la peine de mort et trois livres, dont un de Victor Hugo.