Par
Emilien Jacques
Publié le
9 oct. 2025 à 22h09
Ils avaient suscité l’indignation, la colère, et un grand sentiment d’insécurité. Trois jeunes du territoire elbeuvien avaient, en février 2025, dégradé plusieurs dizaines de véhicules stationnés à Caudebec-lès-Elbeuf, Saint-Pierre-lès-Elbeuf et Elbeuf (Seine-Maritime). Des actes gratuits, commis pour la plupart d’entre eux dans la seule nuit du 8 février 2025, et pour lesquels les trois mis en cause comparaissaient devant le tribunal de Rouen, jeudi 9 octobre 2025.
Pneus crevés, rétroviseurs cassés et caméras de recul volées
Ils n’en mènent pas large devant le président du tribunal Rouen. Jason*, Florian* et Antoine*, tous trois nés en 2005, lui font face, têtes baissées, lorsque le magistrat leur rappelle les faits pour lesquels ils sont jugés ce jour.
Dans la nuit du 31 janvier 2024 au 1er février 2025, puis celle du 7 au 8 février 2025, les trois amis se rendent coupables de multiples attaques sur des véhicules en stationnement dont ils crèvent les pneus, cassent les rétroviseurs, fissurent les pare-brise et dérobent les caméras de recul. Une cinquantaine de plaintes seront déposées au commissariat par des victimes de ces agissements gratuits.
L’une d’entre elles confiera aux enquêteurs les images de la caméra de surveillance de son domicile. À deux heures du matin, le 8 février 2025, on y voit trois hommes descendre d’une voiture, crever les pneus d’une autre, puis reprendre la route comme si de rien était. Ils seront arrêtés quelques semaines plus tard, et reconnaîtront les faits.
De minces explications
Dans la salle d’audience, seulement quatre des victimes ayant porté plainte sont présentes. Évidemment, une question leur brûle les lèvres. Le président la pose : « Pourquoi ? Juste pour embêter les propriétaires de voitures ? »
Jason explique que l’idée de voler des caméras de recul pour les revendre à une casse automobile leur est venue des réseaux sociaux. Pour le reste, « on n’avait pas de but précis, avance Antoine. On s’arrêtait et peu importe qui c’était, à qui était la voiture… Il n’y avait pas de raisons particulières à ça ».
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Si les accusés n’ont pas grand-chose à dire, les victimes, elles, sont plus bavardes. Elles racontent chacune leurs déboires, comme pour faire comprendre aux trois jeunes les conséquences de leurs actes. Entre frais de réparation et journées de travail perdues, les répercussions financières ont été importantes. « Je tiens à m’excuser auprès de tout le monde, j’ai fait perdre beaucoup d’argent et de temps », reconnaît Florian, avant que les juges ne se retirent pour délibérer.
Dédommagement matériel et moral
À leur retour ils prononcent, à l’encontre de Jason, 6 mois de prison avec sursis simple, et, à l’encontre de Florian et Antoine, 5 mois de prison avec sursis simple. Tous les trois devront dédommager, pour le préjudice matériel et moral engendré, une première victime à hauteur de 935 euros, et une deuxième à hauteur de 660 euros. Les deux autres victimes présentes, n’ayant pas fourni les justificatifs nécessaires, connaîtront le montant de leur préjudice lors d’une audience le 1er juillet 2026.
*Les prénoms ont été modifiés.
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