Le temps passe, mais les traces demeurent. Icône intemporelle,
Coluche a redéfini l’humour et le spectacle en France. Ce dernier
s’est rapidement imposé comme une figure incontournable de cet
univers, notamment grâce à son franc-parler légendaire et un
engagement social sans faille. Révélé par des sketchs cultes comme
C’est l’histoire d’un mec ou encore la parodie mythique du
Schmilblick, il a séduit un public immense grâce à son
style unique. Aux cinémas, c’est avec des rôles dans des films
comme Tchao Pantin, Le Maître d’école ou encore
Inspecteur la Bavure que Coluche a marqué les esprits.
Un véritable mentor
Véritable légende, Coluche a également permis à de nombreux
artistes de se lancer. En effet, ce dernier a donné l’occasion à
de nombreuses personnes de faire leur premier pas à ses
côtés ou au sein de structures qu’il a inspirées. Dès ses
débuts, notamment avec la création du Café de la Gare à Paris en
1969,
le comédien qui s »est livré sur Renaud avant sa mort a
rassemblé autour de lui une génération d’artistes qui allait
marquer la scène culturelle française.
Des noms à l’époque qui étaient totalement inconnus, mais qui
font partie des incontournables du monde de l’humour aujourd’hui.
Parmi ces derniers, on peut citer Patrick Dewaere,
Miou-Miou, Gérard Depardieu, Josiane Balasko, Thierry
Lhermitte ou encore Henri Guybet. D’ailleurs, ce dernier
n’a pas hésité à faire quelques confidences sur Coluche.
Henri Guybet sans détour sur Coluche
La scène du Café de la Gare à Paris a permis à de nombreux
artistes de se faire une place dans le monde de l’humour. Parmi ces
jeunes talents, on retrouvait notamment Henri
Guybet. Une époque que ce dernier n’a pas hésité à évoquer
lors de son entretien sur le plateau de Vivement dimanche en
février dernier. Aux côtés de Michel Drucker, le comédien de 88 ans
a revisionné des images d’un ancien sketch avec Coluche. Dans ce
dernier, l’invité prenait des coups de la part du créateur des
Restos du cœur. “Les débuts d’une grande aventure, hein
?”, avait lancé l’animateur.
Mais pour Henri Guybet, ces moments n’étaient pas toujours
joyeux. “La scène des gifles, tous les soirs, Coluche
m’en mettait une vraie, il me faisait très mal ! Je me
suis dit : ‘Un jour, je vais lui en retourner une’. J’ai su me
venger par la suite…”, avait-il confié. Avant de poursuivre
: “Coluche, qui était un être très agréable dans la vie, sur
scène, c’était un requin. Il nous volait nos répliques,
surtout quand elles étaient drôles. Donc, on lui disait :
‘Ne me prends pas ma réplique, c’est embêtant’, il me répondait :
‘Mais tu ne la dis pas’, je répondais : ‘Je marque un temps avant
de la dire’, et il me disait : ‘C’est un spectacle, il faut du
rythme, on n’a pas de temps à perdre’.”
“On ne voulait plus jouer avec
lui”
Le comportement de Coluche ne laissait pas Henri Guybet
indifférent. À bout, le comédien avait fini par se venger : “À
tous, ça finissait par nous énerver. Patrick et moi, on
l’attendait dans la loge et là, on le frappait ! Pas sur
le visage pour ne pas nuire au spectacle, mais on lui foutait des
sacrées fessées.”
Bien que Café de la Gare leur ait permis de grandir, beaucoup
ont décidé de se séparer de
celui qui a quitté sa femme avant sa mort, car ils n’en
pouvaient plus. “C’était sa manie, si bien qu’au bout
d’un moment, ça devenait injouable avec lui. On s’est
séparés de Coluche. On est restés bons copains, mais on ne voulait
plus jouer avec lui”, a-t-il confié.