Près d’un an après son élection à la tête du comité départemental, organisateur du tournoi international ruthénois cette semaine à Vabre , le président Eric Carrara fait le tour des sujets chauds actuels. Entretien.
En quoi le retour après une édition d’absence, pour cause d’infrastructures vétustes et depuis remises aux normes, est important pour le tennis dans tout le département ?
Ce tournoi est une superbe vitrine. Pour le développement du tennis, il n’y a pas mieux. Cela permet de faire aussi parler du tennis en Aveyron, de faire rêver les gens. Plein de personnes venues cette semaine ne pensaient pas du tout que, dans l’Aveyron, on puisse attirer des joueurs d’un tel niveau. Les gens nous voient durant cette semaine-là. Car mis à part lors des interclubs de niveau national (Capdenac et Rodez y participeront au printemps prochain, NDLR), on ne voit pas beaucoup les résultats de nos différents championnats régionaux ou départementaux dans les médias.
En France, pas mal de fédérations sportives disent avoir bénéficié de l’effet JO de Paris. Est-ce le cas du tennis en Aveyron ?
L’impact des Jeux n’est pas si fort que ça. Déjà, il n’y a pas eu de gros résultat chez les Français. Et le tennis n’est pas considéré comme un sport historiquement olympique. Pour nous, les retombées se mesurent bien plus à l’approche de Roland-Garros. Et le jour où on aura un Français en demie, finale ou même qui gagne, on aura davantage d’impact.
Il y a un an, au moment de votre élection en tant que président du comité départemental, on comptait 3 100 licenciés en Aveyron, chiffre qui était en augmentation (+121). Qu’en est-il un an plus tard ?
On continue de progresser. On a gagné grosso modo entre 3 et 4 % par an depuis cinq ans. Dans cette augmentation, il y a des joueurs de padel évidemment. Mais pas seulement. L’augmentation des joueurs de tennis est aussi réelle. À l’heure actuelle, nous sommes exactement 3 384 licenciés.
Comment l’expliquez-vous ?
Beaucoup de travail est fait dans les clubs, avec des structures qui se sont améliorées. L’offre padel permet aussi de mettre une dimension moins individuelle que le tennis, et certaines personnes s’y retrouvant plus, nous ont rejoints.
Avec 284 licences de plus à date, vous êtes même au-delà des 4 % d’augmentation cette année. Comment se répartit le contingent entre hommes, femmes et jeunes ?
Pour l’instant, ce sont plutôt des adultes. Au niveau du comité, le plus gros travail que nous sommes en train de faire, c’est de développer les écoles de tennis pour remonter chez les jeunes. On doit lutter contre un phénomène général puisque les jeunes, c’est la population qui descend dans le département. De manière plus générale, en Aveyron, 12 habitants sur 1 000 pratiquent le tennis. Alors qu’en Occitanie, c’est 20. Donc on a encore de la marge.
Comment expliquez-vous qu’on joue moins au tennis en Aveyron que dans le reste de l’Occitanie ?
Les distances. Il est plus compliqué de faire un championnat de l’Aveyron que X matches juste autour de Toulouse par exemple. Le climat aussi, qui oblige plus à jouer en salle.
Au-delà du tennis, vous l’avez dit, il y a également le padel qui progresse très vite. Comment cela se structure en Aveyron ? Quelles sont les nouveautés ?
Cela fait trois ans que l’on a lancé les championnats de l’Aveyron. On a créé aussi cette année un championnat réservé aux plus de 45 ans. Et là aussi, on veut miser sur les jeunes ; aider les clubs à monter de vraies écoles de padel. Car pour l’instant, nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Et à part Naucelle et Capdenac qui ont déjà des courts couverts de padel, on avait surtout Padel Tolosa qui avaient du couvert (structure privée à la Primaube).
Justement, à Vabre, la municipalité de Rodez avait pour projet de créer trois pistes couvertes de padel, pour 600 000 euros alloués au budget 2025, et dont le démarrage des travaux était espéré cet automne. Mais l’adjoint aux sports Alain Rauna a indiqué en fin de semaine dernière que cela était repoussé.
On y travaille avec la mairie. Enfin, surtout le club de Rodez, le RTP. Nous sommes, nous, juste là pour aider. On va faire le maximum en tout cas pour que le club de Rodez soit aussi doté d’une structure digne de ce nom pour pouvoir monter une école de padel.
Il y a aussi en France, dans une moindre proportion, l’essor du pickleball. Y joue-t-on en Aveyron ?
Oui. Même si cela se lance juste et que nous sommes toujours en attente du choix d’attribution de la discipline soit à la fédération de tennis, soit à celle de badminton. Décision qui doit normalement être prise par le ministère en décembre. Mais quoi qu’il en soit, les clubs se sont tellement lancés dedans qu’on ne reviendra pas en arrière. Par exemple, le club de la Route d’Argent va déjà proposer une école de pickleball. On va pousser à son développement, car c’est un sport qui nécessite peu de structures et qui est hyperludique, facile d’accès. Encore plus simple que le padel.
Au moment de votre élection, vous aviez listé vos priorités. Rebooster le tennis entreprise en était une. Ç’en est où ?
On a tout relancé. Les compétitions ont pris un coup de jeunes. La commission corpo a été renouvelée à 80 %, avec de nouvelles personnes et donc de nouvelles idées. On a aussi de nouvelles équipes corpo. Et parmi ces nouveautés d’ailleurs, des équipes de corpo padel.
Quel est le projet majeur du comité pour la saison à venir ?
On va essayer avec les clubs de travailler sur l’entraînement des meilleurs 13-18 ans. On va sûrement embaucher un nouveau prof de tennis départemental, intervenant dans les clubs.