« Il y a eu une forme de confiscation démocratique quand on a expliqué aux Français qu’il fallait faire barrage au Rassemblement national. Quand on procède à cette forme de confiscation, rien de bon ne peut sortir. » La phrase, sur Europe 1, mercredi soir, de Laurence Garnier, la sénatrice (Les républicains) et vice-présidente du parti présidé par le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, a fait des remous.
Certains y voient les signes évidents d’une alliance avec le RN, sur le plan national, mais aussi à Nantes, dans la perspective des municipales de mars. « Ça sent de plus en plus fort le rapprochement LR-RN. Il est loin le temps ou Les républicains parlaient du cordon sanitaire face à l’extrême droite », peut-on lire sur X. « Ciotti n’était qu’un éclaireur… L’union des droites extrêmes est lancée », réagit Franckie Trichet, élu nantais de gauche, en charge notamment du numérique.
« Rien à voir avec le RN »
En marge de l’Entretien politique, ce jeudi soir, sur TéléNantes et avec Ouest-France, la parlementaire persiste et signe, tout en précisant ses propos, estimant qu’il n’y a aucune espèce d’ambiguïté : « J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer cette idée dans une tribune au Figaro. Ce n’est absolument pas un appel à l’union des droites ; je n’ai rien à voir, évidemment, avec le Rassemblement national, un parti que je combats. »
L’élue nantaise campe sur cette ligne de crête : pas d’alliance avec l’extrême droite, pas de diabolisation non plus. Et pas, à l’entendre, d’infantilisation des électeurs, qu’elle estime « assez intelligents » pour ne pas avoir à leur dire « pour qui ils doivent voter ». « D’ailleurs, constate-t-elle, c’est contre-productif, ça fait cinquante ans qu’on tape matin, midi et soir sur le RN, et ça fait cinquante ans qu’il monte. »