EN IMAGES – Le 27 septembre dernier, les habitants de la résidence Be Side, à Villenave-d’Ornon, ont subi une nouvelle fuite d’eaux usées dans le parking, qui s’est même étendue aux appartements du rez-de-chaussée. Excédés, plusieurs locataires ont même décidé de déménager.

Un cauchemar qui ne s’arrête pas. Les habitants de la résidence Be Side, à Villenave-d’Ornon (Gironde), sont désespérés. Dans la soirée du samedi 27 septembre, une fuite d’eaux usées partie du parking souterrain s’est propagée jusqu’aux appartements du rez-de-chaussée, transformant les logements en un véritable cloaque.

Depuis la mi-août, le sous-sol de la résidence, située route de Toulouse, était déjà inondé. Quelques appartements avaient été touchés également par des arrivées d’eaux usées. Mais ce soir-là, la situation a brusquement empiré : une eau brunâtre et malodorante s’est mise à remonter par les douches et les joints des appartements. Manon*, locataire depuis cinq ans, s’est fait complètement surprendre. «Il y avait de l’eau partout, ça sortait jusqu’à ma porte d’entrée. Des litres d’eau, avec les selles et l’urine des voisins sur votre sol… Je vous laisse imaginer l’odeur», raconte-t-elle au Figaro. Une entreprise experte en assainissement, sollicitée par le syndic de copropriété Sergic, est intervenue au début de la semaine suivante afin d’effectuer les opérations de pompage, de curage et de nettoyage. Mais, selon les riverains, «pas de quoi régler le problème de fond».


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Car ce genre d’épisodes ne datent pas d’hier. Depuis sa construction en 2018, la résidence Be Side connaît des inondations récurrentes, parfois plusieurs fois par an. «Il y en a déjà eu trois ou quatre depuis le début de l’année», nous confie un habitant. Malgré le remplacement d’un collecteur d’assainissement en 2023, les débordements persistent. «En février, le problème n’a pas été résolu. Le syndic nous renvoyait vers les agences, et les agences nous renvoyaient vers le syndic. En août, il y a juste quelqu’un qui est venu pour tout déboucher, mais le problème n’a pas été résolu», assure Manon.

L’odeur et les mouches

C’est toute une résidence qui est touchée. Laura ne vit pas au rez-de-chaussée, mais elle subit de «fortes odeurs» et «une présence importante de mouches». Concernant l’état du parking, que certains nous décrivent comme «des toilettes géantes», elle affirme qu’elle est contrainte de garer son véhicule à l’extérieur, «tout en continuant à payer les charges», précise-t-elle.

Au vu de cette situation, nombreux sont ceux qui ont pris une décision radicale. «Je déménage dans deux mois. Je n’en peux plus de cette résidence. Il y a toujours eu des problèmes d’évacuation et rien à bouger. Le problème aurait dû être traité depuis un moment», selon Manon.

Amandine, elle, est en plein déménagement au moment où elle répond à nos questions. Elle vivait au rez-de-chaussée depuis janvier 2024 et décrit un «enfer» vécu ces six derniers mois. «En février, mon frère s’est réveillé un matin avec de l’eau partout dans l’appartement. Il n’y avait aucun moyen de contacter les pompiers ni le syndic. Les voisins sont venus nous aider à nettoyer !». Depuis ce jour-là, les situations pénibles se sont accumulées. «J’ai retrouvé des asticots chez moi. Je me suis rendu compte que ça venait des canalisations. Ma douche se bouchait systématiquement. Parfois, j’ai passé trois jours sans pouvoir utiliser ma douche et mes toilettes ! J’ai passé des journées à nettoyer», assure-t-elle.

Le jeudi 26 septembre, une huissière de justice est venue constater les dégâts au sous-sol et dans son appartement. Le rapport a été transmis à la propriétaire, qui elle aussi, est «très remontée face à cette situation». Heureusement pour Amandine, la gestionnaire de son agence immobilière lui a proposé un autre T2 disponible à Villenave-d’Ornon. «J’ai accepté tout de suite, j’étais obligé de déménager», raconte-t-elle.


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Afin de faire bouger les choses, certains résidents se sont organisés sur les réseaux sociaux et tiennent désormais des réunions de crise, tout en publiant régulièrement des posts sur un groupe Facebook, pour faire état de l’avancée de la situation.

Un mur porteur affaissé

Au-delà des inondations, c’est l’état général du bâtiment qui inquiète. Selon une inspection par caméra réalisée le 29 août, un mur porteur affaissé serait à l’origine des désagréments. Ce déplacement structurel limiterait la capacité d’évacuation des eaux usées. Le rapport mentionne également la présence de lingettes, blocs WC et litière, des déchets qui aggravent les obstructions. Dans la cour, plusieurs dalles de béton se sont affaissées, parfois de plus de dix centimètres.

Le syndic a procédé à une déclaration dommage ouvrages auprès de l’assurance. Une expertise a été menée, mardi 7 octobre, pour constater les dégradations.

*Le prénom a été modifié.