© D. R. – Le sous-marin nucléaire d’attaque Casabianca est en train d’être désarmé à Cherbourg.
Le pavillon noir à tête de mort du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Casabianca flottera-t-il de nouveau dans la rade de Toulon ? C’est en tout cas le souhait du député du Var, Yannick Chenevard, qui œuvre à son retour sous forme de musée depuis septembre 2023, et le début du désarmement du « bateau noir » à Cherbourg.
« J’avais sollicité le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Après avoir consulté la Marine et les industriels, il m’a donné, par écrit, un avis favorable », indique le député qui se trouvait en déplacement à Cherbourg la semaine dernière.
Pas de bateau visitable dans le premier port militaire d’Europe
Cette envie de ne pas voir disparaître le Casabianca est justifiée par l’histoire du sous-marin avec Toulon, ou plutôt de son ancêtre, à qui il doit son nom. « En 1942, le Casabianca est sorti du sabordage et a continué à servir la France durant tout le reste de la Seconde Guerre mondiale, participant notamment à la libération de la Corse » rappelle l’ancien marin.
L’autre raison est plus personnelle :
« Habitant et étant moi-même élu du premier port militaire d’Europe, je me suis longtemps demandé pourquoi nous n’avions pas de bateau visitable ? C’est le cas à Cherbourg, avec un ancien monstre, Le Redoutable, c’est le cas à Lorient… ».
© D. R. – Yannick Chenevard, en déplacement à Cherbourg, devant le SNA Casabianca.
Si le désarmement qui a commencé, pas la déconstruction. Ce qui explique le timing : « Il fallait être sûr de ne pas y penser une fois qu’il aurait été déconstruit, cela aurait été un peu tard. »
Le retour du Casabianca à Toulon d’ici dix ans
Le principe de retour étant acté, c’est « un processus long et complexe » d’une dizaine d’années qui s’enclenche avant l’ouverture au public.
« On ne transforme pas un sous-marin, qui plus est à propulsion nucléaire, en un sous-marin visitable comme ça ! », fait remarquer celui qui est également le rapporteur du budget de la Marine.
Il faut couper, reconfigurer, resouder, préparer l’accueil… « Il y a plus de pièces dans un SNA que dans la station ISS, c’est d’une complexité incroyable à construire mais aussi pour ceux qui servent à bord pendant les patrouilles », illustre-t-il.
Si « le temps de la réflexion n’est pas encore initié », les différents acteurs que sont les industriels, les collectivités, les acteurs de la défense vont travailler ensemble pour transformer ce SNA en musée, ce qui sera une première.
Quant au lieu d’installation de ce futur musée il n’est pas encore défini. Le député du Var le verrait bien près de l’endroit où son ancêtre est parti en 1942, près des plages du Mourillon.