Dans le cadre de la présentation des objectifs économiques de Ferrari lors du Capital Markets Day, le PDG de la marque Benedetto Vigna a insisté avec force sur la soif de victoire du constructeur en Formule 1 après quasiment 20 ans sans le moindre titre mondial.

Écurie la plus titrée de l’histoire du championnat du monde, Ferrari n’a pourtant plus été sacrée depuis 2008, lorsqu’elle avait conquis le titre constructeurs face à McLaren, et même depuis 2007 concernant le titre pilotes, glané à l’époque par Kimi Räikkönen. La saison 2025 ne sera pas celle du retour au sommet puisque la couronne constructeurs a déjà été assurée par McLaren, à six Grands Prix de la fin de saison, alors que Charles Leclerc n’est désormais plus qu’à quelques points d’être totalement exclu de la course au titre pilotes.

Dans le même temps, alors que Ferrari peine dans sa discipline de prédilection, elle se montre plus à son aise en Endurance où, tant chez les pilotes que chez les équipes, la Scuderia est en tête, avec notamment à son palmarès les trois dernières éditions en date des 24 Heures du Mans.

Lors du Capital Markets Day de Ferrari ce jeudi, sorte de rendez-vous des investisseurs actuels et potentiels de la marque où les entreprises présentent leurs projets, stratégies et objectifs sur le long terme, ce sujet est rapidement venu sur la table.  

Benedetto Vigna, PDG de Ferrari

Benedetto Vigna, PDG de Ferrari

Photo de: Erik Junius

« La dernière fois, nous nous sommes engagés à gagner les courses », a déclaré Vigna. « Nous avons réussi avec la 499P en endurance, mais en Formule 1, nous devons faire mieux. Nous devons gagner. Nous le devons à nos fidèles supporters partout dans le monde. »

Sur le plan financier, cette journée a été l’occasion pour Ferrari d’indiquer qu’elle prévoyait un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros pour cette année, qui devrait passer à 9 milliards d’euros en 2030, et un bénéfice ajusté d’au moins 3,6 milliards d’euros.

Le président de Ferrari, John Elkann, a pour sa part déclaré : « Ferrari est unique et se caractérise par trois dimensions : la tradition, la technologie et la course automobile. La combinaison parfaite de ces trois âmes définit Ferrari. La course automobile, une histoire qui a commencé sur les circuits il y a près de 100 ans, définit qui nous sommes. Je tiens à être clair : il s’agit d’une question personnelle. »

« Mon engagement est celui d’un président, d’un actionnaire majoritaire, mais surtout d’une personne qui a vécu Ferrari comme une passion tout au long de sa vie. Je m’engage à faire en sorte que chaque décision que nous prendrons renforce le caractère unique de Ferrari. Je m’engage envers nos collaborateurs, dont le talent et le dévouement sont la meilleure garantie pour notre avenir. »

« Je m’engage envers nos chers pilotes Ferrari, qui nous confient leurs rêves. Et je m’engage envers nos fidèles supporters, impatients de nous voir gagner en F1, comme nous gagnons en endurance. C’est avec fierté que nous avons ramené le trophée du Mans à la maison après trois victoires consécutives. »

La plongée de l’action Ferrari sur les marchés mondiaux
John Elkann, président de Ferrari

John Elkann, président de Ferrari

Photo de: Alastair Staley / LAT Images via Getty Images

Le chiffre d’affaires annoncé est toutefois en dessous du niveau projeté en 2022, ce qui a entraîné une baisse de la valeur du titre si forte qu’il s’agit de sa pire journée sur les marchés européen et états-unien. L’action Ferrari a ainsi perdu 15% de sa valeur au New York Stock Exchange, sa pire baisse depuis son arrivée en 2015.

Il s’agissait également de la plus forte baisse journalière enregistrée par Ferrari depuis son introduction en bourse en Italie début 2016 (-14% du côté de Milan), gâchant ainsi quelque peu une journée où la société a dévoilé la technologie derrière sa future première voiture électrique.

« Les gens s’attendaient à un chiffre d’affaires plus élevé, c’est clair », a déclaré Vigna lors d’une conférence de presse organisée par Ferrari en réponse à cette nouvelle. « Mais je pense qu’il est important que nous fassions ce que nous disons. Nous ne pouvons pas nous engager sur quelque chose que nous ne sommes pas en mesure de faire. »

« Je pense donc que c’est quelque chose que le marché a compris. Je pense que les gens sont également conscients des opportunités, mais nous devons aussi faire preuve de prudence dans la manière dont nous les exploitons. »

Avec Ed Hardy

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