Par
Lisa Rodrigues
Publié le
10 oct. 2025 à 16h56
On le sait et on le répète, l’accès aux soins et à un médecin peut relever du parcours du combattant. La ville de Grenoble n’est pas épargnée par le problème. C’est pour répondre à cette demande qu’un centre de spécialités médicales Odon-Vallet (CSMOV) est en projet à Grenoble, portée par l’association du même nom. Sa particularité, outre de proposer des consultations de spécialistes, c’est que les médecins sont tous retraités.
Le Pr Hervé Pelloux (PU-PH honoraire), jeune retraité du CHU Grenoble-Alpes où il était chef du service parasitologie-mycologie, fait partie de l’équipe en charge de monter le projet à Grenoble.
Une dizaine de médecins intéressés
« Ce centre permettra à des médecins retraités de tout le sillon alpin (Valence, Chambéry, Annecy) de continuer à exercer pour offrir des consultations à ce même bassin d’habitation », indique l’association dans un communiqué. Mais pour ouvrir ce centre, encore faut-il des médecins.
S’il ne compte pas lui-même exercer dans ce futur lieu – la parasitologie n’étant pas la spécialité la plus demandée -, le Pr Hervé Pelloux se concentre sur son rôle de « recruteur ». Et ses confrères sont plutôt réceptifs. « J’ai contacté plusieurs de mes collègues. Une dizaine sont très intéressés » par le projet, assure le médecin grenoblois.
Ce sont des gens avec une très grosse expérience, qui sont à la limite d’âge pour exercer sous leur statut actuel, ou des médecins fatigués par la lourdeur administrative.
Pr Hervé Pelloux
Dans l’idéal, pour faire tourner correctement le centre, une petite trentaine de médecins est nécessaire.
Deux centres à Paris
Le projet de CSMOV de Grenoble s’inspire des deux centres fondateurs de l’association, ouverts à Paris début 2025. Une cinquantaine de médecins retraités, dont 35 professeurs de renom, âgés en moyenne de 71 ans y proposent des consultations dans 15 spécialités, dont la dermatologie, la gynécologie, la neurologie, la psychiatrie ou l’ORL.
« Ils sont dans l’excellence »
Et le Pr Hervé Pelloux l’assure, ce n’est pas parce que ces médecins sont à la retraite ou sur le point de l’être qu’ils ne sont plus capables d’exercer. « Ils sont dans l’excellence dans leur domaine respectifs et ils ont envie de continuer, d’être utiles ! »
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
L’avantage pour les praticiens exerçant dans le centre, outre un « petit complément de retraite », c’est la souplesse d’activité : tous seront salariés vacataires. Concrètement, ils pourront exercer d’une demi-journée à deux jours par semaine en moyenne, selon leurs envies et leurs possibilités.
De plus, le centre permet de ne pas « perdre leurs compétences » et, pourquoi pas, d’envisager leur transmission à des internes ou médecins stagiaires au sein du centre.
Ouverture prévue fin 2026
En pratique, les consultations vont se faire en secteur 1, c’est-à-dire sans dépassements d’honoraires pour les patients. Si le projet de base concerne des médecins spécialisés, « on aura probablement des généralistes aussi, mais on n’est qu’en phase de prospection », glisse le Pr Hervé Pelloux.
L’association compte aussi s’appuyer sur les collectivités locales, organismes de santé, CHU, praticiens libéraux et nombreuses start-ups dans la santé du bassin grenoblois pour lancer son projet et se mettre en lien avec des médecins intéressés.
Reste désormais à trouver un local d’environ 350 m², proche de la gare pour une meilleure accessibilité. « On a des pistes, assure le médecin grenoblois. On vise une ouverture dans un an, sur le 2e ou 3e trimestre 2026. »
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.