Par
Aline Chatel
Publié le
10 oct. 2025 à 17h58
Le gymnase Pierre-Roux a retrouvé des traits familiers, cet été. Deux ans après le départ d’Anne-Laure Coudray, la nouvelle coach du Douvres BCN présente une évidente ressemblance. Agnès Fébrissy n’est autre que la sœur de l’ancienne entraîneure douvraise. C’est elle qui a succédé à Thomas Léger au sortir d’une saison historique, bouclée à la deuxième place de Nationale 2 féminine.
Trente-quatre ans à Rennes
Ce visage, Douvres le connaissait depuis longtemps. Agnès Fébrissy est la belle-soeur d’Hervé Coudray et la maman de Maëva Fébrissy, ex-pensionnaire du centre de formation de l’USO Mondeville. Mais si l’on pourrait penser, a posteriori, que l’histoire était écrite, les intéressés n’y avaient pas songé.
Si on m’avait dit il y a cinq ans que je serais en Normandie, j’aurais dit : « jamais ! ». Au final, je ne suis pas du tout déçue.
Agnès Fébrissy, entraîneure du Douvres BCN
Pendant près d’un demi-siècle, c’est en Bretagne – ou juste à côté, selon les sensibilités – qu’Agnès Fébrissy a développé sa passion pour le basket. Originaire de Nantes, elle a ensuite migré vers Rennes pour ses études. « Mon cœur est encore un peu là-bas », reconnaît-elle. Pourrait-il en être autrement quand on y a passé plus de trente ans ? « Je suis arrivée toute jeune, à 19 ans. Je suis repartie 34 ans plus tard. J’ai joué là-bas, j’ai coaché là-bas, mes enfants ont joué là-bas. C’était mon club. J’y ai tout vécu. »
Prof d’EPS à Mondeville
Agnès Fébrissy a quitté l’Avenir de Rennes en 2023, après une septième saison en Nationale 2.
Je m’essoufflais un petit peu. Le message passait moins bien, j’avais besoin de souffler. Il fallait que j’apprenne à vivre différemment, parce que la société évolue.
Agnès Fébrissy
Il fallait composer avec la nouvelle génération pour l’exigeante technicienne. « Partir, ça permet de bouger les lignes et de se remettre en question. » Agnès Fébrissy a changé de cap au point d’être mutée en Normandie, où elle enseigne au lycée Jules-Verne de Mondeville. Mais pour la professeure d’EPS, il était difficile d’imaginer un quotidien sans la balle orange.
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« Créer un projet pour pouvoir monter »
Le Caen Basket Calvados a saisi l’opportunité de son arrivée en lui proposant d’encadrer les U13. « Ça m’a plu. » Il n’en fallait pas beaucoup à celle dont l’aînée, Chloé, évolue à Bouaye (N2) pour replonger.
Quand Julie (De Vos, co-présidente du DBCN) m’a appelée, je n’ai pas réfléchi très longtemps. Je me suis dit : « lançons-nous ».
Agnès Fébrissy
La compétitrice avait encore quelques chapitres à écrire chez les seniors. « Je n’avais pas réussi à monter en N1 avec Rennes, j’y arriverai peut-être à Douvres. On a la volonté de créer un projet pour pouvoir monter, et sportivement et financièrement. » Le club a été contraint de renoncer à la proposition que lui a faite la FFBB, l’été dernier, de monter administrativement.
Trois ans de construction
Agnès Fébrissy se projette sur trois ans, « le temps de construire ». Quatre titulaires sont parties durant l’intersaison. Sans parler de révolution, il flotte un parfum de nouveau cycle.
Les filles n’ont pas l’air déphasées. J’aime beaucoup défendre fort et jouer vite. J’ai été coachée pas mal de temps par Hervé (Coudray) et sa philosophie me convenait.
Agnès Fébrissy
Samedi 11 octobre 2025, Agnès Fébrissy retrouvera son ancien club rennais. « Quand j’étais joueuse et que je revenais à Nantes, généralement, je n’étais pas bonne. En tant que coach, je vais prendre le match exactement de la même façon qu’un autre. Je connais un peu les joueuses en face, c’est plutôt un avantage. Je saurai comment défendre sur elles. »
« Une pointe de déception »
Battu lors de ses deux premiers matchs, Douvres a attendu la troisième journée pour débloquer son compteur. Un petit point a fait son bonheur devant Coquelles (69-68). « Il y a forcément une pointe de déception. Le point positif, c’est qu’on a une grosse marge de progression. Les filles sont jeunes, travailleuses et réceptives. Pour l’instant, on est à 30 % de ce qu’on pourrait donner. Est-ce qu’on va aller jusqu’à 100 % ? Je ne sais pas, mais il y a du potentiel. » Et pour la bâtisseuse Agnès Fébrissy, ce n’est pas loin d’être l’essentiel.
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