Début octobre, des habitants du secteur Sud-Gare ont reçu un courrier de la Ville de Rennes, appelant à la vigilance et aux bonnes pratiques pour lutter contre le moustique-tigre, vecteur de maladie comme la dengue ou le chikungunya. Mais pourquoi ? L’ARS, qui pilote un réseau de surveillance grâce au 21 pièges pondoirs installés un peu partout dans la ville, a retrouvé des œufs de moustique-tigre dans deux de ces pièges lors de la relève du mois d’août. “Les pièges étaient positifs dans la zone de Clémenceau et à proximité de la gare », précise Audrey Martin, responsable santé, environnement à la mairie de Rennes.

« Rien d’alarmant »

Si Audrey Martin assure « qu’il n’y a rien d’alarmant », c’est la première fois que des œufs de moustique-tigre sont retrouvés dans la capitale bretonne depuis ceux identifiés dans le quartier de la Binquenais et qui ont amené la ville de Rennes à être classée comme colonisée en 2023. « D’après le rapport des relevés de septembre reçu ce vendredi 10 octobre, des œufs de moustique-tigre ont de nouveau été retrouvés dans le piège Clémenceau », ajoute Jérôme Rochelle, responsable environnement extérieur à l’ARS d’Ille-et-Vilaine. En cas de contrôle positif dans ce piège pondoir pour la troisième fois d’affilée en octobre, le quartier Clémenceau serait classé colonisé à son tour.

« C’est maintenant qu’il faut agir »

« On a la chance d’être au tout début de l’implantation du moustique, donc c‘ est maintenant qu’il faut agir pour éviter de se retrouver dans une situation qui, justement, serait hors de contrôle, prévient Jérôme Rochelle. Si vous luttez contre la prolifération des gîtes larvaires, vous coupez le cycle de reproduction du moustique et c’est évident que c’est là-dessus que ça se joue. Et à partir du moment où, dans un environnement, dans un lotissement, tout le monde joue le jeu, vous abaissez très très fortement la nuisance et la prolifération du moustique ».

C’est pourquoi l’ARS a alerté la ville de Rennes et l’a avisé d’agir auprès des habitants concernés. « On repère à peu près les pièges selon les informations de l’ARS, puis on essaye de sensibiliser dans un périmètre de 150 mètres autour car on sait que le moustique a du mal à voler et ne vole pas à plus de quelques centaines de mètres », explique Audrey Martin.

La ville de Rennes a donc envoyé par courrier un flyer aux habitants concernés : « Nous sommes dans une démarche préventive et on incite les habitants à repérer et supprimer leurs gîtes larvaires ». C’est-à-dire les lieux qui favorisent la ponte et l’implantation du moustique. Il est donc conseillé de supprimer ou protéger les points d’eau stagnante tels que les coupelles de plantes, les récupérateurs d’eau, les seaux ou arrosoirs, les bassins ou les gouttières.

Pour rappel, la Bretagne est officiellement concernée par le moustique-tigre depuis 2022, date à laquelle la commune de Domagné, en Ille-et-Vilaine, a été classée comme colonisée. Chaque année, des campagnes de prévention sont réalisées pour limiter l’implantation de ces moustiques et des maladies qu’ils diffusent comme la dengue, le chikungunya et le virus Zika.