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La semaine dernière, vendredi 3 octobre, l’armée russe a conduit une attaque aérienne contre des installations énergétiques dans les régions de Kharkiv et de Poltava. Celle-ci a été qualifiée de « plus massive et plus agressive depuis le début de l’invasion à grande échelle » par le directeur générale de Naftogaz, la compagnie énergétique publique ukrainienne, Sergii Koretskyi .

Ces dernières heures, dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre, Moscou a intensifié sa campagne aérienne sur les infrastructures énergétiques du pays.

  • Chaque année depuis 2022, la Russie cible avec des drones et des missiles les équipements ukrainiens de production et de transmission d’électricité (centrales de production, lignes haute tension, transformateurs…)
  • Ces attaques se font de plus en plus fréquentes à l’approche de l’hiver, notamment contre les sites de production et de stockage de gaz naturel, sur lequel les ménages reposent pour se chauffer.
  • La stratégie russe consiste à cibler délibérément les civils (chauffage, lumière, possibilité de recharger des appareils…) afin de faire pression sur l’opinion publique.

En raison de l’augmentation des capacités de production de drones Shahed, les attaques russes sont néanmoins bien plus destructrices cette année. Selon les renseignements militaires ukrainiens, Moscou serait désormais en mesure de produire près de 3 000 de ces engins chaque mois . Au cours de l’été 2025, la Russie avait frappé l’Ukraine avec plus de drones Shahed que durant toute l’année dernière.

  • En une seule journée, la semaine dernière, les frappes russes sur les régions de Kharkiv et Poltava ont ainsi conduit à la destruction de 60 % des capacités ukrainiennes de production de gaz .
  • Les réserves du pays n’étaient remplies qu’à 27,5 % de leur capacité au mercredi 8 octobre, et l’Ukraine devra acheter plus de 4 milliards de mètres cubes de gaz d’ici la fin du mois de mars, pour un coût estimé à 2 milliards d’euros, afin de répondre à la demande.

L’augmentation des livraisons de gaz à l’Ukraine — un pays traditionnellement exportateur vers le reste de l’Europe — pourrait aussi contribuer à la hausse des prix pour les pays européens. Au 1er octobre, les réserves de gaz de l’Union affichaient un taux de remplissage de 83 %, soit un chiffre confortable mais bien inférieur de près de 12 points à l’année précédente. 

  • Les prix TTF à un mois ont considérablement diminué depuis leur pic de 2022, et se situaient au jeudi 9 octobre autour de 32 €/MWh. Ils demeurent cependant supérieurs aux niveaux ayant précédé l’invasion de 2022.
  • Les inquiétudes liées à une hausse des livraisons de gaz vers l’Ukraine, dans un marché régional déjà tendu, ont contribué à une hausse temporaire de plus de 6 % des prix du gaz en début de semaine, à l’ouverture du marché.
  • Ces craintes s’ajoutent aux préoccupations liées aux températures hivernales, qui pourraient être inférieures à celles des années précédentes, ainsi qu’à la perspective de nouvelles sanctions sur les exportations énergétiques russes, qui pourraient accroître la volatilité sur les marchés.