Attendu avec impatience par la Métropole Toulon Provence Méditerranée, le feu vert est tombé ce vendredi 10 octobre. Le préfet du Var, Simon Babre, a ainsi « déclaré d’utilité publique » le projet de Bus à haut niveau de service (BHNS) porté par l’intercommunalité. En d’autres termes, plus rien ne s’oppose désormais à ce que TPM ne lance le chantier visant à mettre en place ce nouveau moyen de transport public dans l’aire toulonnaise, lequel bénéficiera d’une voie dédiée, le fameux « site propre ». Rappelons que ce superbus doit relier, à horizon 2028, le technopôle de la mer (Ollioules) à Bir-Hakeim (Toulon) sur sept kilomètres. Puis, en 2038 cette fois, sur vingt-huit kilomètres et au travers de 65 stations, l’Espace Marine (La Seyne) à la gare de La Pauline-Hyères (La Garde).

En soi, cette décision du représentant de l’État n’est pas vraiment une surprise. La commission d’enquête indépendante, chargée au printemps d’étudier le dossier et de compiler les observations de la population, avait certes fait part de nombreuses « réserves » et « recommandations » dans le rapport qu’elle avait rendu cet été. Mais elle avait aussi reconnu « l’utilité publique du projet ». Le préfet n’avait plus qu’à saisir la balle au bond.

Une opération à 395 millions

Conséquence directe : « Une première phase de travaux débutera dès la fin de cette année », annonce Simon Babre. Il faut dire que ce coup de pioche en 2025 était une condition sine qua non pour que la Métropole, lauréate d’un appel national à projets en 2021, puisse bénéficier d’une subvention de 40 millions d’euros de l’État. Une aide substantielle pour mener à bien une opération dont le coût est estimé à 395 millions d’euros, pour un total de trois lignes qui seraient proposées aux usagers.

Reste à savoir désormais quelle va être la réaction des opposants au BHNS, et notamment ceux qui militent depuis des années pour la mise en place d’un tramway dans l’agglomération. Ceux-ci avaient évoqué de possibles « recours en légalité ». Le scrutin municipal qui se profile devrait également remettre le sujet sur la table, alors que certains candidats ont d’ores et déjà prévenu qu’ils n’hésiteraient pas, s’ils étaient élus, à questionner le choix d’un « superbus », dont ils jugent les caractéristiques techniques insuffisantes par rapport aux besoins du territoire.

« Levée des freins à l’emploi »

Une chose est sûre : ce nouvel arrêté préfectoral vient sceller la décision prise par Hubert Falco dès 2008, validée ensuite par les maires de TPM en 2011, de privilégier le pneu au rail. Certains rappelleront toutefois qu’une déclaration d’utilité publique (DUP) ne signifie pas toujours que le projet arrive à terme. Il y a vingt-cinq ans, le préfet du Var avait ainsi signé la DUP du tramway, porté alors par le Front national, avant qu’un changement de majorité politique ne remette tout en cause. En 2005, une DUP modificative sur le sujet avait aussi été paraphée par le représentant de l’État, avant de devenir caduque cinq ans plus tard.

Dans l’immédiat, Simon Babre préfère souligner « l’impact positif de cette infrastructure ». Et d’imaginer « l’accès à la mobilité pour tous », « l’augmentation de la part des transports en commun dans les déplacements quotidiens », « la désaturation des axes routiers », « l’amélioration du cadre de vie », jusqu’à « la levée des freins à l’emploi liés à la mobilité ». Un programme ambitieux.

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