Pointé du doigt après sa neuvième place à Monza par Toto Wolff, directeur de Mercedes, Kimi Antonelli a su faire taire les critiques en piste. Rappelons toutefois que le Bolonais avait entamé sa première saison en Formule 1 sur les chapeaux de roues, entre une quatrième place pour son premier Grand Prix à Melbourne, un podium au Canada et une pole position pour le Sprint de Miami. Au Japon, l’Italien est également entré dans l’histoire comme le plus jeune pilote de F1 à mener une course.
Antonelli répond aux critiques en piste
Après une tournée européenne difficile marquée par quatre abandons en course et un seul point marqué en Hongrie, bien qu’entrecoupée par une belle 3e place à Montréal, Kimi Antonelli a retrouvé des couleurs au bord de la mer Caspienne lors du Grand Prix d’Azerbaïdjan. « L’Europe n’a certainement pas aidé, car il y avait beaucoup d’attention autour de lui et les attentes étaient très élevées » reconnaît Toto Wolff auprès de Sky Sports F1. Mercedes a d’ailleurs pris le dessus sur la Scuderia après le GP d’Azerbaïdjan, les deux pilotes des Flèches d’Argent se montrant plus véloces que les monoplaces rouges.
À noter par ailleurs que si certains avaient remis en question le choix de Mercedes de propulser un jeune pilote aussi rapidement après plusieurs bévues du rookie, Toto Wolff n’avait jusqu’alors jamais publiquement critiqué les performances de Kimi Antonelli. Pourtant un week-end à Monza en demi-teinte valut à l’Italien les remontrances du patron de l’écurie qui qualifia sa prestation de « décevante ».
Depuis, les résultats du Transalpin se sont nettement améliorés et Wolff note que « ça a marché de lui mettre un coup de pied aux fesses. » Kimi Antonelli a relevé le niveau, enchaînant deux quatrièmes places consécutives en Azerbaïdjan et à Singapour. « Depuis Bakou, je pense que nous avons constaté une grande concentration, souligne Toto Wolff. J’ai l’impression qu’il a moins de travail à l’extérieur, en termes d’obligations médiatiques et de sponsoring, et qu’il passe tout son temps avec son équipe d’ingénieurs, ce qui est une bonne chose. » Le Viennois ajoute en outre « que c’est aussi un processus d’apprentissage pour Kimi [Antonelli], pour savoir à quoi il réagit bien, et nous l’avons toujours encouragé, même encouragé à faire des erreurs pour apprendre, car c’est la dernière année de ces réglementations. »
Une W16 en pleine ascension
Si la progression du rookie coïncide avec les remarques de Toto Wolff, ce n’est pas l’unique facteur. De l’autre côté du garage, George Russell a lui aussi retrouvé de la constance dans sa monoplace, avec un podium puis une victoire sur les deux derniers Grands Prix. Les performances parfois irrégulières d’Antonelli sont corrélées à la tendance générale d’une écurie Mercedes, parfois à la peine, mais en net regain de forme ces dernières semaines.
Habituellement plus à l’aise dans des conditions fraîches, la W16 a démontré une polyvalence croissante à Marina Bay, symbole d’un vrai bond en avant pour l’écurie. Le Grand Prix de Singapour a confirmé la vélocité améliorée de la monoplace allemande, dans laquelle George Russell a décroché la victoire, aidé par son coéquipier Kimi Antonelli. « C’était vraiment utile d’avoir Kimi dans cette forme vendredi, souligne Andrew Shovlin, directeur de l’ingénierie de piste chez Mercedes. Il a incontestablement contribué à la victoire. »
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Manquant de peu le podium dans la cité-État, Kimi Antonelli, ambitieux et exigeant envers lui-même, ne cachait pour sa part pas une certaine frustration après le GP de Singapour. « Pour être honnête, le rythme était vraiment bon, je me sentais très à l’aise dans la voiture et je suis juste un peu déçu car le potentiel était plus élevé, regrettait-il à l’arrivée. Je pense qu’avec une meilleur Q3, cela aurait pu être différent, mais nous essaierons de faire mieux la prochaine fois. »
Reste donc à voir ce que Kimi Antonelli peut proposer sur les six dernières manches de la saison avec une W16 remise en ordre de bataille.